Extraits de : à peine un chant/Jacques André éditeur/2016
Troisième variation
Au chant de l’alouette, je veille, je dors,
J’écoute l’alouette et puis je m’endors
S’approcher et lentement
de soi d’une stupéfaction grande
ouverte sur cette présence
là et si léger
vol d’alouette notre semblable
désir
*
On est retenu en suspens juste
un peu avant que ça se brise
mais donné au plus près de l’équilibre
quelque chose d’infiniment
infiniment beau
*
Traverser l’entaille du silence
la torpeur huileuse des sentiments
ne pas se perdre ne pas fuir
l’exclamation
oh !oh !oh !
Si fragile passage de l’oiseau si
tremblante vibration d’onde pure
ultime épreuve
*
Je veille, je dors, j’écoute l’alouette
la retient encore
au bout des yeux
qui réveille le matin clair
ne se brûle pas les ailes
aux mirages tendus
sur le fil des nuages
nous délivre de la nuit
appelle l’allégresse
*
Elle s’avance vers
l’élan vertical du chant
s’approche de la lumière
au Prie-Dieu du ciel
et l’enfant du chiffre trois
de la trinité tranquille
s’en va par les chemins
pour consoler la terre