Le recueil d’Armelle nous entraine dans son monde de rêves qui se mélange avec son parcours de vie. Un parcours aux saveurs des langues, de cultures comme on ouvre une porte aux rivages des humanités. Elle nous restitue cette faconde dans le recueil Peaufine.
Ce dernier livre rappelle son passé qui est un hommage à sa mère, aux odeurs de la cuisine orientale, aux senteurs caractéristiques du poivron quand il frit dans l’huile.
Le livre d’Armelle n’est pas que cela, il est le canevas du mélange des langues, celle du Maghreb, le français, l’anglais. Il est aussi la reconnaissance des peuples du sud, son projet d’une humanité resplendissante. Elle nous imprègne des rêves du poète, renouvelés sous forme d’un jeu et éveille la curiosité de notre part d’enfance. Elle jongle alors entre gravité et humour pour braver les obstacles que sont l’inquiétude, l’indifférence, la violence ou l’ignorance.
L’écriture d’Armelle Chitrit est une fenêtre d’expression du surréalisme, une écriture à la fois ludique et profonde. Du burlesque aux espaces du sommeil; Armelle traverse le rêve de Desnos qu’elle poursuit depuis la publication de sa thèse.
L’écriture surréaliste permet d’imaginer que son utopie est une arme de résistance. Qui est sa chair d’humanité.
La Poire, poème extrait du recueil Peaufine
Elle a la forme d’un espoir
Elle a pas d’peau la poire
Elle se sucre le corps
et nous refait l’histoire
des plaisirs de la porte
La chair en est soyeuse
qui tant absorbe et absorbée
que le pépin cogite :
« Pas d’peau la poire ! »
glisse sur les commissures
entre le sucre et l’or
Car tout doit disparaître
Ni peau ni poire
Ni chagrin
Ni mémoire.
Recension rédigée par Michel Bret.