Née en 1984, en Seine-Saint-Denis. Après une scolarité à l’école Mattias Grünewald, à Colmar (pédagogie R. Steiner) et une terminale théâtre, elle obtient une license en Arts du spectacle – théâtre, à l’Université Marc Bloch de Strasbourg, puis entre à l’ENSATT dans le département Lumière.
En Alsace, elle crée, avec d’autres, la cie étudiante le petit théâtre du grand oeil au sein de laquelle elle écrit et met en scène plusieurs spectacles.
Parallèlement à l’ENSATT, elle entame une aventure passionnante avec le poète acteur et metteur en scène André Benedetto, au Théâtre des Carmes, à Avignon, ainsi qu’avec le metteur en scène Matthias Langhoff, en Roumanie (puis, plus récement, en Suisse).
Durant toutes ces années, elle ne cesse de lire et d’écrire, sous de multiples formes (poésie, nouvelles, pièces de théâtre, scénarios).
A la sortie de l’école, elle fonde, avec d’autres, la compagnie l’Octobre théâtral qui travaille notament à des projets mêlant poésie et dimension plastique, dans des espaces tels que forêts, parcs…
Aujourd’hui elle partage son temps entre deux métiers, celui d’éclairagiste de théâtre et celui d’écrivaine. Loin d’être antagonistes, ces deux pratiques se nourrissent, l’une l’autre. Avancent ensemble.
Elle participe à plusieurs projets poétiques ou théâtraux et collabore avec différents musiciens (shepard electrosoft in public garden, Pauline Denize), avec d’autres auteurs (Laura Tirandaz, Samuel Gallet, Stéphanie Querité, Laurent Bouisset), avec des plasticiens, scénographes, artistes en tous genres (Judith Bordas, Laura Krompholtz, Lionel Soukaz) ou travaille à des formes d’écriture plus collectives, avec parfois des amateurs : Les Lunes sortent de l’eau, avec la cie l’octobre théâtral ou Chant Entier avec le Théâtre Détours, en sont un bon exemple.
Avec l’association BUzo elle a organisé deux nuits de la poésie, à Crest (en 2016 et 2017).
Des extraits de ses précédents textes ont été publiés dans de nombreuses revues, en France et à l’étranger. Vie imaginaire de Maria Molina de Fuente Vaqueros, récit poétique, est paru aux éditions de l’Aigrette en mars 2016. Seul le bleu reste est paru en juin 2016 au Citron Gare édition.
Poème bleu son dernier texte, paru en janvier 2018, est lauréat des Journées des Auteurs de Théâtre de Lyon et reçoit le prix Jean-Jacques Lerrant. Il a été nominé pour le prix Godot des lycéens.
En tant qu’éclairagiste (avec parfois une double casquette : décor, vidéo et une création son, exceptionnellement) elle a notament travaillé avec, André Benedetto, Matthias Langhoff, Emily Loizeau, Catherine Perrocheau, Emmanuel Houze, Philippe Labaune…
Textes de Samaele Steiner :
1.
Faire descendre la lumière
sous la ligne de flottaison des avions
sous les immeubles
sous le canal souterrain
et vivre quelques heures
quelques jours
sans.
Quand, à force de lumière, les vers et les taupes auront des yeux,
parler avec eux de ce qu’est le feu.
Et continuer à vivre.
(in seul le bleu reste, le Citron Gare Edition)
Pour Lorraine
Il faudrait le lancer ce fruit
le prendre et le lancer
ne pas attendre
sur le bord de la table de la cuisine, il est posé
referme le tiroir, avec couché dedans le couteau au manche rouge
et lance le fruit
Puissance c’est donc cela !
Les grues tournent, et les ombres sur la ville
dans les ventres, de la même manière, les désirs se propagent
prennent la forme de petites nuques de pierre, de sable, de neige, de sucre
Il traverse la cour, le fruit
et contre le mur la tâche, lorsqu’il s’explose, pourrait être un continent
Puissance c’est donc cela !
(Inédit)
En même temps
Je l’ai vue plusieurs fois
chez toi
cette photo
un homme sort du Safeway
les deux mains pleines de courses
et à l’arrière plan
un arbre prend la foudre
tombe et enflamme la forêt.
Je ne peux m’empêcher de penser
à chaque fois
à tous ces feux qu’on ne partage pas
et en même temps
à la beauté des grandes solitudes
qu’on ne peut jamais découper tout à fait
à la beauté des quilles sous les coques
et en même temps
à la puissance de ce qui se propage
oblige l’imagination et le sang
à plus de vitesse.
(Inédit)