L’invitation pour un pas de deux qui découvre ses musiques à la dernière page de la danse, Josiane Gelot l’adresse à sa mère, pour laquelle elle refera le chemin, sans fatigue, dans la ville et dans la sérénité du silence. Les guerres se sont tues, laissant les traces à peine encore visibles des blessures Sur les trottoirs / Couturés ravaudés bosselés…, et embusquées/ Dis-moi : / Maternelle, la langue ?
La guerre est finie
La paix sur nous
Avec son lot de haines.
Le récit de cette pérégrination rétrospective est précis et ne lésine sur aucun détail, l’arbuste fleuri, la musique. Tu entends ?
Josiane Gelot nous emmène à son pas pour cette rencontre avec ses très lointains souvenirs, à travers les rues, les lieux des mémoires, Montluc / La Vitriolerie, la caserne Blandan et à l’aube même de ses souvenirs Regarde / Ces vêtements roses / Au fond du landau / C’est une fille.
Entre paix, tragédies dont on ne sait plus grand-chose, une anecdote peut-être, et cette mission de tenir pour restituer le récit, Partout je marche je vois /J’entends / Pour te raconter, Josiane Gelot déroule avec le fil de la marche, Comme une danseuse / sur la pointe de ses chaussons, ce beau livre délicat, à mots tenus, ce recueil des récits maternels, Tu racontes…
Georges Chich