Les poèmes de Grégoire Damon sont comme des flèches lancées à tout vent avec des mots, fleurets acides qui tranchent dans le vif d’une vision idéalisée du monde. Grégoire Damon nous indique la direction, il règle des comptes avec une forme de vie par une ironie qui « décoiffe ». Il prend le contre pied d’une idée pour la faire éclater. Il ne perd pas le fil des événements bien qu’il varie les attaques, avec une grâce aigre douce. La constance avec laquelle il nous la livre de page en page nous dégourdit l’esprit, sa langue décape les bonnes pensées.
ceux qui m’encerclent à présent ne sont pas /des universitaires managers préposés conseillers personnels/ fonctionnaires du ministère de l’intérieur prophète SDF émirs pétroliers annonceurs/ ce sont des Nègres en pagne
Ce que tu veux ce n’est pas les droits de l’homme c’est des cow-boys.
Ces poèmes sont aussi un regard sur soi-même, parfois vengeur, dérangeant, une poésie limpide, d’une capacité évocatoire et imagée.
Michel Bret