Marilyne Bertoncini et Pierre Vieuguet ont été accueillis le 8 novembre 2022.
Hélène Sanguinetti et François Charvet ont été accueillis le 23 janvier 2023.
Christine Durif-Bruckert et Christian Viguié n’ont pas pu être accueillis pour des raisons de santé le 4 avril 2023. Nous essayerons de les réinviter ultérieurement.
Né à la fin des années 70. A commencé plusieurs fois des études. Écrit la nuit et peint le jour rarement l’inverse. Nombreuses lectures et nombreuses expositions. A organisé des lectures-rencontres (Poésie Vive) pendant cinq ans et s’est occupé d’une galerie, le memory lane. A reçu le prix Arthur Rimbaud- en 1999, déjà. Vit à la campagne, mais près d’une grande ville.
Quelques-unes de ses publications :
Cette lueur qui habite l’œil, 36° éditions, 2016.
Devenir nuit, 36° éditions, 2014.
Cinq ombres décousues, avec l’artiste Florence Dussuyer, Editions Centrifuges, 2014.
Dubhé, éditions Sang d’encre, 2011.
Lumières passagères, éditions Sang d’encre, 2010.
Un temps d’urgence, Eclats d’encre, 2008.
L’autre Versant ou le silence traversé, Librairie-galerie Racine, 2000.
Les dés du temps n’ont qu’une seule face, Maison de la poésie, 1999.
La Nuit déshabillée, Librairie-galerie Racine, 1997.
Textes dans des ouvrages collectifs :
J’ai embrassé l’aube d’été, La passe du vent, 2004.
Actes de naissances, La passe du vent, 2003.
Textes dans des anthologies :
La Poésie française contemporaine, Cherche-Midi, 2004.
Les Nouveaux Poètes français, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2002.
Estelle Dumortier est née à Bruxelles en 1977. Poète-performeuse et dramaturge, ayant travaillé de nombreuses années dans la danse, elle est directrice artistique de l’association La Traversante qu’elle crée en 2013 en région Rhône Alpes. Elle collabore avec de nombreux artistes, mène des rencontres d’auteurs, des cycles d’écriture, de lecture et de dramaturgie, crée des formes poétiques et théâtrales hybrides. Elle aime tourner, danser et dire ses poèmes sur scène et au bord des rivières, écrire et dire n’étant pour elle jamais loin du corps.
En 2014 et 2015, elle est poète associée au Tremplin poétique du réseau des bibliothèques de Lyon. En 2017, elle rejoint le collectif Écrits/Studio et crée des pièces radiophoniques de poésie qu’elle performe. Entre 2019 et 2021, elle s’investit dans un programme Culture & Santé auprès de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. De ce côtoiement elle écrit Entre les lignes (La Rumeur libre éditions, 2021). En 2022, elle publie Où l’air ne chute pas (La Rumeur libre éditions), un long chant poétique à la reconquête du corps, dans une relation au paysage, entre montagne et rivière. Elle est également publiée dans les anthologies du Printemps des poètes 2022 et 2023 aux éditions Bruno Doucey (L’Éphémère, 88 plaisirs fugaces ;Frontières, petit atlas poétique), ainsi qu’en revues : Teste, BoXoN, Gustave Junior, Bacchanales, Les Hommes sans Épaules, N4728, Microbe…https://www.facebook.com/Latraversante
Textes :
Je ne sais rien de la guerre mais je reconnais Les colères qui parlent Au monstre que je suis * Le meurtre commence dedans Les images s’allument Je passe des jours dans le silence Quelque chose en moi Se brise * Le matin Les cloches Les alertes * L’air a un goût de longue récitation Les voix Enterrées vivantes Dans les corps
(Tant que la chair est un refuge où veillent les morts)
Estelle Dumortier Juillet 2014
à Fabienne Swiatly
en écho
Hier, j’ai réveillé de vieux fantômes.
A l’enfant qui tentait d’apprivoiser la parole
j’ai parlé de toutes les langues qui se logeaient dans nos langues :
les langues parlées
les langues écrites
les langues officielles
les langues de banlieue
les langues des jeunes
les langues des vieux
les langues maladroites, cabossées, malmenées, imparfaites, compliquées, incompréhensibles
les langues qui veulent sortir
les langues qui ne restent qu’à la maison
les langues qu’on connaît
et celles qu’on ignore.
Je lui ai aussi parlé de toutes les voix dans nos voix :
la nôtre, celles de nos parents, de nos grands-parents, de nos ancêtres
celles de nos enfants pas encore nés
les voix du premier homme et de la première femme
les voix sans voix
les voix sans corps
les voix qui nous rendent visite, parfois nous colonisent
les voix timides
les voix qui hurlent en silence pourvu qu’on les entende.
L’enfant était un peu surpris.
Il ne savait pas qu’il y avait autant de monde en lui.
Je lui ai aussi raconté avoir découvert il y a peu de temps que
dans ma langue qui est le français
il y a une langue fantôme
tapie et sourde
sans voix.
Mes grands-parents maternels qui venaient de cette région de la Belgique
à la frontière allemande
avaient pour langue l’allemand :
mon grand-père, Friedrich, est né Allemand en 1917
ma grand-mère, Elisabeth, est née Belge dans la même ville en 1920
ils sont redevenus Allemands en 1939, puis Belges en 1945.
Ils parlaient allemand entre eux, la langue écartelée, honnie, honteuse
la langue à la frontière
entre
la langue / inter / dite.
Ils ont refusé de parler allemand à leurs enfants :
ma mère ne connaît pas la langue de ses parents
je suis la première de ma génération à avoir renoué avec elle.
Il y a peu de temps, j’ai réalisé que mes phrases qu’on me disait compliquées
avec des propositions relatives tordues
des emboîtements à n’en plus finir
des verbes à la fin
étaient construites comme en allemand
j’écrivais en français avec la structure grammaticale
avec un dos, une colonne vertébrale allemande.
L’allemand est la langue fantôme dans ma langue
celle qui me structure, me fait tenir debout.
Je crois que ça lui a parlé à l’enfant
parlé depuis le lieu de sa langue, de la mienne
parlé depuis le lieu de toutes nos langues tapies et sourdes.
Je crois que j’ai réveillé de vieux fantômes.
Ce matin, j’ai ouvert la bouche
stimmlos
sans voix
aphone.
Estelle Dumortier
novembre 2021
Dis dis incroyable ! vrai ! incroyable… entre chez moi et ici, dans la marche, l’absence, la grande absence, disparue, j’ai disparu, en entier, tout entière, tellement complètement que je ne sais plus entière de moi où ça se trouve si retrouvée non, vraiment, le corps absent, disparu tout entier plus vraiment là en vrai plus là du tout je t’assure… incroyable… incroyable ça c’est vrai je t’assure… plus là du tout tellement que je ne sais plus si c’est vraiment retrouvé ou si ça disparaîtra ou si trouvé dedans la lumière parce que tu sais, la lumière ça a été, ça la perte et le retrouvé ensemble à tel point que je ne sais plus si j’y suis encore ou si ça va bientôt revenir là
je veux dire la perte
C’est ce corps on dirait que je l’avais perdu mais c’est impossible je ne suis pas morte et toi ton corps en face du mien tout à l’heure rien, rien d’avant ce que je reconnaîtrai
seulement la lumière c’est cela la lumière avec la perte
Ça a commencé le corps qui marche et qui sait où il va : tu connais le faubourg Saint-Maurice entre chez moi et le centre la gare au milieu je veux dire les deux gares et ces ponts entre les deux, l’autoroute en dessous / non la voie rapide / et puis cet autre pont qui fait l’entrée de la ville ? c’était là, là, entre les deux ponts et les deux gares, et bien je croyais que c’était loin encore que tous ces kilomètres à parcourir tu sais bien que j’aime marcher, ça fait tout chanter, la géographie et le béton et les bruits et ces corps qu’on croise, tellement qu’on sait plus et que ça a dû commencer par là
je veux dire la perte
Avant, avant les ponts et le béton qui chante et les pieds heureux, il y a la sortie de chez soi la porte du garage qui claque clac c’est parti partie pour l’après-midi au moins on ne sait jamais quand on revient… j’avais pris mon temps pour une fois en avance du temps à chanter le béton pas figé… il faisait beau comme maintenant le soleil c’était il y a pas longtemps enfin je crois… je me rappelle je chantais parce que je chante tout le temps quand je marche… il y a ce premier pont dessus la voie ferrée je me suis toujours demandée pourquoi les trains de marchandise avaient le droit aux paysages tellement abandonnés les chats dans les herbes hautes mais les trains on dirait pas assez lourds pour ployer ces herbes… je chante et c’est là le faubourg bientôt le métro mais avant la jolie rue avec ses maisons en bois et les parents d’Adeline là et je passe je ne sais plus si je chante c’est le soleil je crois, il fait si beau c’est bon sur la peau, mais les vêtements une gaine mais c’est pas grave ça me plaît cet air chaud emprisonné entre le vêtement et la peau ça me plaît me dire nue je suis nue et au-dessus les vêtements corps pas habillé non, nu nu dans les vêtements et l’air chaud du soleil comme une caresse comme la lumière, on dirait je suis dans un ventre avec tous les autres les voitures autour l’odeur de la pizzeria, un ventre tellement grand qu’on dirait un grand animal et je me demande jusqu’où les parois de ce ventre chaud la lumière à l’intérieur dedans moi, une forme de transparence… un soleil est passé dans mon ventre à moi et me fait chanter m’illumine je crois aveuglée tellement c’est bon comme un ronron les chats qui caressent mes parois à moi toute soleil aveuglée
je veux dire la perte je veux dire la perte
Dis je ne sais pas ce qui s’est arrêté le chant le soleil mais mon corps sur le premier pont de l’autoroute à l’entrée de la ville Perte, je te dis perte même si le corps retrouvé… perte je ne sais plus ce corps par où il est passé l’animal disparu et ce corps sur le pont et je ne sais plus entre ni où ni quoi oublié, plus rien, zéro souvenir, ces pavés par cœur je connais saurais te dire : 3,4 km entre le garage et le pont de l’autoroute… bon d’accord je soustrais du garage à la rue des parents d’Adeline… le métro à partir du métro, rien plus rien zéro je me rappelle sinon que c’était doux et que je me sentais comme chez moi à l’intérieur : on dira 2,7 km ? 2,7 km comme un chant mais combien de temps ? pas de montre les pieds comme repères seulement… la géographie oui ! 2,7 km… mais combien de temps ? pas le corps perdu, ami au contraire, c’est la tête, la tête dans le chant à l’intérieur de l’animal… le corps ami qui savait où j’allais / ici /et qui m’amène / jusque là / sur le pont de l’autoroute et qui dit ça suffit et moi qui reviens de je ne sais où plus aucun souvenir alors que je sais qu’entre il y a l’auto-école, les deux boulangeries, la maison de vieux, le fleuriste, des banques, plus rien aucun souvenir
Né à Lyon en 1993, Guillaume Dreidemie est poète et professeur de philosophie, directeur adjoint de l’établissement ICOF – Campus Saint Irénée, à Lyon 5e. Conférencier à l’Université Pour Tous, au Collège International de Philosophie et au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Il collabore régulièrement avec la revue Matières à penser. Membre fondateur de la revue de poésie L’Écharde.
Son recueil de poésies, Le Matin des Pierres, est paru au printemps 2023 aux éditions La Rumeur libre. Parmi les thématiques qui lui sont chères et qui traversent ce recueil, on peut retenir : l’éternel retour, le murmure, les vertèbres, et tout ce qui de près ou de loin chantonne et entête, comme un refrain.
Deux ouvrages à paraître fin 2023 :
– Ardeurs de l’idéalisme, éditions Cosmogne.
– Penser le monde après Kant, éditions Kimé.
Vertèbres
votre père
dont le regard bleu seul vous importe
dans ce putride dimanche
veille à longueur de jour.
*
que dites-vous
sans fin ni attendu
dans vos dernières secousses
que dites-vous ?
*
nous allons jouir d’une pure présence
comme un fromage d’Auvergne
abandonné sur la table
abandonné et frais ruisselant
*
nous luttons contre le silence
imbéciles que nous sommes
avec les moyens du bord de la rive et du ruisseau
trempés par les remous
nous sommes des noyés accomplis
nous avons toute la grâce du chien trempé
nous avons même l’odeur
*
dans la rue les gens nous confondent avec les chiens
pourtant nous avons de très beaux manteaux
*
on ramasse des vertèbres dans la forêt
et il se trouve qu’on rêve
c’est un chat mort c’est le chat
qui roulait aux pieds de Baudelaire
Charles notre ami
c’est grâce à lui que nous nous rencontrons
ce sont les restes de son repas peut-être
*
pourquoi ramasser dans la forêt les restes d’un chat
Pascal Commère est né en 1951 dans un village de Côte d’Or. Il a 6 ans lorsque son père, jockey de province, se tue à l’entraînement. Premiers poèmes à l’âge de dix onze ans. Puis bientôt tiraillé entre l’amour des chevaux et celui de cet « autre chose » qu’il croit être la poésie. Un temps apprenti-jockey. Déception. Les chevaux tant aimés resteront dans les livres. On le dirige alors vers le métier des chiffres dont il découvre la rigueur, qui n’est pas sans faire penser à celle que réclame l’écriture du poème. Sa vie désormais s’inscrira entre ces deux pôles, au point de les faire se côtoyer au quotidien. Au début des années quatre-vingt il se réinstalle dans son village, ce qui ne l’empêche pas de temps à autre de porter ses pas et son regard ailleurs : Laponie, Grèce, Europe de l’Est, Islande, Mongolie, Anatolie, etc. De retour dans ses terres, il retrouve son travail d’attaché à un cabinet d’expertise comptable, visitant inlassablement paysans, viticulteurs et artisans ruraux. Parallèlement, il se rend dans les classes et les bibliothèques où on l’invite régulièrement. L’alternance des situations et des savoirs le stimule. La parution des Commis, en 1981, son premier vrai livre de poèmes, lui vaut de faire la connaissance d’André Frénaud, son voisin à la campagne. Rencontre décisive, comme l’a été auparavant celle de Thierry Bouchard auprès de qui il découvre la typographie et ce qu’est un livre d’artiste. Il en fera un certain nombre, nouant de solides amitiés avec des peintres et des graveurs. Proche de maintes revues, il y publie tout un temps, y compris dans les plus prestigieuses : La NRF, Europe, Po&sie, Théodore Balmoral, L’animal, etc. Fondée en 1978 avec Bécousse, Cailliès, Schaettel, Wellens, la revue NOAH, revue de jeunesse, arrive bientôt à son terme. Peu après il rejoint le comité de rédaction du Mâche-Laurier, puis de Secousse, toutes deux publiées sous l’égide des Éditions Obsidiane où paraîtront dès lors ses poèmes ; ses livres de prose bénéficiant des soins du Temps qu’il fait. Depuis quelque temps il dessine…
Bibliographie (hors livres d’artiste) :
L’empreinte de ton ombre, Éditions Chambelland, 1976.
Clous, Grand Prix de Poésie Printemps du Vendômois, L’Arbre de Lumière, 1978.
Initiales du temps, Prix Froissart, Cahiers Froissart, 1978.
Le Liseur d’arbre, Prix Jeune Poésie François Villon, José Millas-Martin Éditeur, 1979.
Ici. « L’Arbre », Jean Le Mauve, 1979.
Les commis, Éditions Folle Avoine, 1982 ; Réédition Le temps qu’il fait, 2007.
Jardins tout au fond du jaune les yeux, Thierry Bouchard, 1985.
Fenêtres la nuit vient, Bois gravés de Petr Herel, Éditions Folle Avoine, 1987.
Chevaux, Roman, Bourse de la Fondation Del Duca, Denoël, 1987. Réédition Le temps qu’il fait, 2023.
La vache automatique, Fantaisie, Le dé bleu, 1989.
Dijon, Champ Vallon, « Des villes », 1989.
Ode à l’absence (encore) et à l’herbe du soir, Eau-forte de Patrice Corbin, Hautécriture, 1990.
Sales mouches, Eau-forte de Patrick Le Coq, Atelier d’Art Rougier, 1994.
Lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir, Éditions Folle Avoine, 1995.
Solitude des plantes, Histoires, Le temps qu’il fait, 1996.
D’une lettre déchirée, en septembre, Éditions Tarabuste, 1996.
Pas folle, la vache, Éditions Tarabuste, 1996 (réédité 2001).
De l’humilité du monde chez les bousiers, Obsidiane, 1996 (Prix des Découvreurs 1998).
La Vache (choix et présentation), Co-édition Le Muséum national d’histoire naturelle – Favre, « Le Bestiaire divin », 1998.
Le grand tournant, Récits, Le temps qu’il fait, 1998.
Vessies, lanternes, autres bêtes cornues, Obsidiane, 2000.
Honneur au fantassin G., conscrit en Meuse, Le dé bleu, 2000.
La grand’soif d’André Frénaud, Salutation, Le temps qu’il fait, 2001.
Bouchères, Obsidiane, 2003 (Prix Roger Kowalski – Ville de Lyon).
Aller d’amont, Éditions Virgile, « Suite de sites », 2004.
D’un pays pâle et sombre, Autres salutations, Le temps qu’il fait, 2004.
Le vélo de saint Paul, Histoires, Le temps qu’il fait, 2005.
Prévision de passage d’un dix cors au lieu-dit Goulet du Maquis, Obsidiane, 2006.
Jockey ! Gouaches de Ricardo Mosner, Atelier Rougier. V., 2006.
Maurice, in Les oiseaux de Sens, Photographies d’Emmanuel Berry, Le temps qu’il fait, 2007.
Rubrique terre, Contre-allées, « Poètes au potager », 2007.
Graminées, un cahier perdu puis retrouvé, Le temps qu’il fait, 2007. Seize de ces poèmes traduits en tchèque par ailleurs parAles Pohorsky.
Les larmes de Spinoza, Histoires, Le temps qu’il fait, 2009.
Petit Soleil, Prose, Circa 1924, 2009.
Noël hiver, Histoires, Le temps qu’il fait, 2010.
Le petit cheval d’Ostrava. Prose. Le temps qu’il fait, 2011.
Tashuur. Un anneau de poussière, Obsidiane, 2012.
Mémoire, ce qui demeure, Éditions Tarabuste, 2012.
Des laines qui éclairent. Une anthologie 1978-2009, Obsidiane/Le temps qu’il fait, 2012.
Petr Král, Présentation et choix des textes, Éditions des Vanneaux, « Présence de la poésie », 2014.
Lieuse, Histoires, Le temps qu’il fait, 2016.
Aumailles. Anthologie. Les Découvreurs, 2016.
Territoire du coyote, Éditions Tarabuste, 2017.
Pascal Commère, Présentation et choix des textes d’Amandine Marembert, Éditions des Vanneaux, « Présence de la poésie », 2018.
Ainsi parle le mur, roman, Le temps qu’il fait, 2022.
Verger, etc., illustrations de Joël Leick, Fata Morgana, 2022.
Extraits choisis :
Éoliennes sur champs de neige
Les oiseaux reviennent. Grandes ailes au loin
brassant l’air sans relâche, tournant, que seul signale
l’ampoule rouge du phare tout en haut qui clignote, jette
autour sur le ciel l’éclat d’un vin clairet qui ne tache pas au sol
la neige amoncelée.
Fantômes à peine réels,
vigiles postés là aux confins, sans bruits ni heurts,
pas même quelque attache en ce monde, hormis un pied
hideux qui les scelle à la terre et dont l’œil se déprend, dès lors
que le regard prenant de la hauteur s’éloigne,
cherche l’ombre
où dans le jour qui baisse sur l’immensité enneigée