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Entretien avec le poète Yve Bressande, le 3 octobre 2022 : https://youtu.be/UpTX-Aff6Ks
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Entretien avec le poète Yve Bressande, le 3 octobre 2022 : https://youtu.be/UpTX-Aff6Ks
L’avertissement du livre sonne comme un art poétique que nul poète ne saurait dénier : « Et lisser, ajuster, retailler, malaxer, pétrir, intervertir, laisser monter, années après années. Combien d’années ? Onze, douze, un siècle peut-être, la mémoire défaille. »
Chaque poème, ainsi que l’auteur l’annonce, est une maison avec le seuil de la porte de devant et le seuil de la porte de derrière, entre il y a les pièces, chacune aussi dissemblable de l’autre que les chambres de Hauteville House.
D’un mot titre à l’autre, car on entre et on sort à chaque page, le poème est tendu entre. Ce sont cordes qui ne se touchent pas.
Si on les suit, on y trouve des joyaux « Lave-toi dans l’univers coloré des aurores », des pépites « Tend la main à l’ange qu’il se fêle », des éclairs « Bruit de septante-sept mille galaxies / Qui nous protègent des orages du présent », des révélations « C’est toujours de l’herbe qui pousse entre les pavés », des pensées « Le désir du poème c’est comme inventer un tiers / Quelqu’un qui chercherait sa vie dans les cafés », des inquiétudes « Le plafond s’enroule en spirales », des révoltes « Retour sur tes pas sans tes pas pieds / Et toi rom qui es-tu / Qui êtes-vous gens du voyage », des stupéfactions /« Ce sera le blanc que l’humain explorera / Le bleu gardera ses lèvres humides / Le vent n’a pas la force de bouger les chaînes »…
« Parler seul n’est pas dire une absence / La solution est de s’y dissoudre »
Mais que signifient ces fractions d’infini, car chaque fraction est à la dimension du tout, « Sous le marteau la fraction d’infini /Qui dans ses voyages / Portera une plaine sans limite » ?
Le poète n’utilise pas les mathématiques pour tenter de sauver le monde « Faire le compte de ce qui reste / Bêtise absurdité sans limite / À quoi bon puisqu’il faudra recommencer »
D’ailleurs le poète a une idée à propos des commencements « Une grosse bagnole bringuebalante tourne au coin de le rue / Et c’est ainsi que ça a commencé ».
Voici, brièvement, un parcours de lecture d’un livre d’un poète sans limite. Un poète qui n’a cessé d’écrire et de dire. À lire et à entendre !
« Ne pouvant faire qu’elle s’érige dans la parole
À fond de cale immensément
La colère est venue
Thoracique
Omniprésente cage ventre […]
Georges Chich
Né en 1951 à Paris, il a vécu jusqu’en 1976 à Saint-Denis (93), la ville où est né Paul Eluard, puis en Isère près de Grenoble, à Saint-Martin-d’Hères de 1976 à 1980 et Gières de 1981 à 2006. Il vit aujourd’hui à Vinay, ancien pays de vignes, aujourd’hui pays de la noix.
Conservateur des bibliothèques et du patrimoine à Saint-Martin-d’Hères jusqu’en 2011, il a dirigé de nombreuses publications et recherches en histoire en particulier sur l’immigration.
A dirigé depuis sa création en 1985 et jusqu’en 2011, la Maison de la poésie Rhône-Alpes, deuxième maison de la poésie en France. A organisé dans ce cadre des rencontres avec les poètes, un festival de poésie, des ateliers de création, des expositions, une collaboration régulière avec les peintres…
Aujourd’hui coprésident de la Maison de la poésie Rhône-Alpes, il dirige et anime, depuis 1992, la revue de poésie Bacchanales.
Il a publié :
– en 1988, L’oratorio pour trois gavroches, musique d’Eric Doucet, joué en 1988 à Saint-Martin-d’Hères, sous la direction de Stéphane Cardon de l’orchestre de Grenoble et à Bègles et Pessac, sous la direction d’Eliane Lavail de l’orchestre de Bordeaux devant plus de 6000 personnes ;
– avec les peintres Bernard Larcher et Guerryam, les livres d’artistes : Turbo poésie et Tuffeau et tourbe en 1991 aux éditions Karedys ;
– avec le peintre Chantal Legendre : Ballades d’automne en 2000 aux éditions Les Îles en feuilles et Protis à Prague et Tissages de vie en 2001 aux éditions les Îles en feuilles ;
– avec le peintre palestinien Kamal Boullata, le livre d’artistes Chemins en 2002 ;
avec le peintre Anne-Laure Héritier-Blanc les livres d’artistes, Levée du fleuve en 2004 et Présences en 2005.
De nombreux textes en revues et anthologies dont en français et en corse dans Bonanova
N° 22 en 2009 : Tessaturi di vita – Scala , Prisenzi.
– en 2019, mis en musique et interprêté par Photis Ionatos : Incantations. CD Edition Φ, Bruxelles
Quelques textes de Pierre Vieuguet :
Tissages de vie
Tuffeau et tourbe
Levé tôt le matin
il entrouvre en silence
la pièce du bas froide
contre la cave
silence de craie
Elle pose sur la table
trois tasses
porcelaine
assiettes en terre
deux verres cerclés de rouge
Il tire de ses mains raides
l’eau glacée et la nuit de puisard
Elle lie à l’abaissée du jour
entre ses mains des fleurs
saveurs précises dans les allées
régulières du jardin
Oubli des guerres pour eux
Fragrances volubiles
Elle met avant le jour
quand la maison sommeille
chemise bleue pour lui
pot de fer émaillé
eau de pluie en ses mots
A l’approche du ciel
passé bien des chemins
s’incisent dans la roche
coupelles d’éphémères
replis pour les oiseaux
des mousses bleues
y soufflent
un vent de pluie
Des navires cuirassés
croisent au large d’Ouessant
silhouettes acier
lentes dans la brume
ombres sur les maisons basses
agrippées à la tourbe
Des femmes ici
redressent chaque jour
des murs de pierres noircies
pour inverser les vents
Souffle le vent des mots
des paroles indécises
le vent des choses
Souffle la caresse
les yeux
le sable
Souffle les gestes
les gens ensemble
rigueurs colère
Sur la place carrée
Au bas des arbres
Souffle
respire contre le vent
goulées de bruine froide
lente respiration debout
Tissages de vie
Chemins
Chemin bleu
vagues nuées sur le val
Chemin blond
cailloux grèves boutons d’or
Chemin de nuit
gorge frisson de peau qui tremble
Chemin de croix blanches et noires
de coupoles d’églises aux quatre vents
Chemin de ton souffle
de ton sang tout chaud
Chemin portes et seuils
tissus ajourés voiles et porcelaine
entre ombre et lumière
Chemins perdus détours
ton pas qui se retrouve
Sept chemins de sources
Des sourires et des matins de lune
Tissages de vie
Échelle
Échelle du temps
du soleil inversé
reulons des jours
Patience du ciel en toi
stridence des étoiles
dans la nuit qui parle
Tu fais de toi-même
ton élan ton repos
Échelle des combats des murs
Les femmes hurlent et chantent
à détruire les prisons
Tes mains se ferment et s’ouvrent
Tes yeux accordent
Ton pas s’assure et danse
à gravir dans les pierres
le mont qui voit le fleuve et la mer dans les sables
Présences
Écrire
Comme un remous dans l’eau
Comme une feuille de l’hiver
que l’on froisse
du bout des doigts dans la terre
Agenouillée
sur la pierre blanche
au dessus de l’eau
Tout vient comme
un oubli du temps
Aux aguets
tout à son éveil
il élucide les milles tours de l’eau
Ce qui s’inverse hésite
adouci l’arrête des rochers
Alphabet du torrent
long dévidoir de signes
vapeurs des remous
frissons au coin des lèvres
Marchant sans fin
dans le silence
rien ne s’imagine
que le ciel et la mer
Comme l’eau dorlote tes joues
la pluie désaltère le sable
Repoussées de la main
les pétales et les roses
la vasque d’eau
est miroir des nuages
Les chemins de la ville
sont couverts de poussière
L’eau étale bouge
Les gens passent
versent leurs regards
Chacun attend l’autre
et se connaît à peine
la coupelle attend l’eau
qui épousera son contour
L’enfant tient déjà dans ses mains
le visage et les larmes
de celle qui rêve
d’être enfin réunie
Entrées dans la maison
la porte refermée
l’eau de la fontaine
Converse avec la pluie
Poème écrit dans le cadre de « Poète à deux têtes » pour Susana Licheri et Marie-Christine Rey Août 2005
Parole pour la paix
Pas à pas
tu suis le fleuve
tourne le paysage
la nuit efface le chemin
Son regard
ses mots dans ton cou
la laine qu’elle a mise sur tes épaules
la nuit efface le chemin
Tu hésites
pas une lueur
tout est silence
la nuit efface le chemin
Qui est celui qui veille
au delà des monts
rien ne peut se reconnaître
la nuit efface le chemin
Ni l’arbre
Ni l’ornière
Ni la borne séculaire
la nuit efface le chemin
Levée du fleuve
Elle passage
verres et paroles fragiles
mots affirmés
au cœur des nuages
Elle diaphane
une ombre
Cri rouge
dans le chemin
Elle instant d’avant
sable noir
mousse verte
appel sur le clocher
Elle régulière
dans les sillons
seule sur le talus
bruyant d’oiseaux
Elle mains dans la neige
mitaine à la barrière
descend
vers le fleuve
Elle aronde
courbée dans son élan
à boire
l’air du matin
Elle amoureuse
à reprendre
ses pas sur les berges
au bord de l’eau
Elle figure
ailes tournantes
seule dans la plaine
à s’amuser du vent
Elle mousse
accrochée au rivage
à guetter les remous
et tous les tours de l’eau
Elle lampion
de verdure
à ourler
le lent passage du fleuve
Elle silencieuse
lusaude
brin de laine
caillou serré dans sa poche
Elle circulaire
ravaude
à l’orée du bois
son chemin
Oratorio pour trois gavroches
Romance
Dis-nous la chanson d’un village
ouvrons la porte des blessures
derrière des tours châteaux gardés
des mains liées privées de rêves
une rivière couleurs étranges
frise lumière roseaux noirs sous le vent
l’enfant regarde son pays
Dies Irae
Pays debout
Brisons les tours
Nous voulons des terres
et pas des prisons
Romance Bara
Bara parti loin du village
Colère en lui sourire aux lèvres
pour conjurer toute misère
Donner des biens pendre des terres
Ne craindre rien ne pas mourir
et s’arrêter aux genêts des chemins
Contre eux l’armée toute en guenilles
criait sermon faites la guerre
Serf et seigneur pour le Destin
Gardez châteaux dentelles des maîtres
Viala tenant le bord de l’eau
pour qu’il ne passe la Durance
et qu’un jour son rire te découvre
Viala
Il habitait la rue et courait sous les porches
Des enfants avec lui se moquaient des palais
Il n’avait pas douze ans quand il quitta sa ville
et remonta le cours d’une rivière sauvage
Il faisait doux pourtant et les odeurs du soir
apportaient un message de feuillage d’argent
et de fruits délaissés qui passent les saisons
Ils arrivaient du sud
Rien ne devait changer
Ils ont tiré soudain
le voyant résolu
Il oublia le soir
Les moments de tendresse
Un museau dans son cou
et ce lapin debout qui guettait l’horizon
Stendhal
Grimpé debout
sur une chaise haute
curieux rieur
le nez penché
sur le jardin
J’aperçois des enfants
Noirs et sales
en habits de parade
et tous ces bruits ces coups
ces moments de gaieté
Il regarde sa ville
il voudrait y aller
n’aime pas les tyrans
et se cache à leurs yeux
pour mieux les oublier
Les clubs jacobins
appellent les enfants
sous les arbres un espoir
Écoute ce libraire
en tissus de couleur
sa voix est un écho
à la forêt des livres
Viens chanter avec nous
et jouer avec d’autres
Décidons tous ensemble
un monde merveilleux
Romance
Dis-nous la chanson d’un village
Écris nous les mots d’une histoire
où des enfants dans chaque pays
échangent souvenirs et rêves
Leurs désirs ont passé le temps
Leurs volontés et leurs jeux interdits
Des yeux s’amusent à nous parler
Final
Au-delà d’un jardin d’un regard sur la ville
Tout là-bas vers le sud où s’arrêtent les terres
des enfants blancs et noirs ont mêlé leurs sourires
et leurs cheveux au vent
Dans la ville du Cap des inconnus se parlent
Les sons des mots s’enchaînent pour ouvrir des visages
Bâtissons des raisons apprenons la patience
des falaises polies par le chemin de l’eau
Échangeons des galets pour faire des paysages
Nous passerons les bornes oubliant les frontières
Nous jouerons la Salsa sur les flûtes de pan
Nous rangerons les armes dans les musées souvenirs
Les peintres sortiront dans chaque rue des villes
Les ailes des oiseaux emporteront nos rêves
nos vols amicaux au souffle des étoiles
et les maisons des gens s’habilleront de lumière
Tu verras dans ses yeux les dentelles d’un monde
où des enfants heureux apprivoisent la vie
Biographie
Enseignante, poète et traductrice (français, italien), codirectrice de la revue numérique Recours au Poème, à laquelle elle participe depuis 2012, membre du comité de rédaction de la revue Phoenix, collaboratrice des revues Poésie/Première et la revue italienne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, consacrée aux femmes invisibilisées de la littérature, elle, anime à Nice des rencontres littéraires mensuelles consacrées à la poésie, Les Jeudis des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com.
Titulaire d’un doctorat sur l’oeuvre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’Isis, de la Femme dans l’oeuvre de Jean Giono, a été membre du comité de rédaction de la revue littéraire RSH « Revue des Sciences Humaines », Université de Lille III, et publié de nombreux essais et articles dans diverses revues universitaires et littéraires françaises et internationales : American Book Review, (New-York), Littératures (Université de Toulouse), Bulletin Jean Giono, Recherches, Cahiers Pédagogiques… mais aussi Europe, Arpa, La Cause Littéraire…
Un temps vice-présidente de l’association I Fioretti, chargée de la promotion des manifestations culturelles de la Résidence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Maritimes), a monté des spectacles poétiques avec la classe de jazz du conservatoire et la mairie de Menton dans le cadre du Printemps des Poètes, invité dans ses classes de nombreux auteurs et éditeurs (Barry Wallenstein, Michael Glück…), organisé des ateliers de calligraphie et d’écriture (travaux publiés dans Poetry in Performance NYC University) ,
Ses poèmes (dont certains ont été traduits et publiés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des anthologies se trouvent aussi en ligne et dans diverses revues, et elle a elle-même traduit et présenté des auteurs du monde entier.
Parallèlement à l’écriture, elle s’intéresse à la photographie, et collabore avec des artistes, plasticiens et musiciens.
Sites :
minotaur/A : http://minotaura.unblog.fr, jeudidesmots.com,
chaine youtube : https://youtube.com/user/mabepinice
*
publications récentes :
– Il Libro di Sabbia, Bertoni ed. (à paraître, septembre 2022)
-Aub’ombre/Alb’ombra, (bilingue) photos de Florence Daudé, éd. PVST ? 2022
– La Plume d’Ange, peintures d’Emily Walcker, éd. Chemins de plume, Nice, mai 2022
– XXL..S, ed. L’Atelier du Grand Tétras (avril 2022)
-Son Corps d’ombre, avec des collages de Ghislaine Lejard, éd. Zinzoline, mai 2021
-La Noyée d’Onagawa, éd. Jacques André, février 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021)
-Sable, photos et gravures de Wanda Mihuleac, éd. Bilingue français-allemand par Eva-Maria Berg, éd. Transignum, mars 2019 (NISIP, édition bilingue français-roumain, traduction de Sonia Elvireanu, éd. Ars Longa, 2019)
-Memoria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (premio A.S.A.S 2021 – associazione siciliana arte e scienza)
-Mémoire vive des replis, texte et photos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novembre 2018
-L’Anneau de Chillida, Atelier du Grand Tétras, mars 2018 (manuscrit lauréat du Prix Littéraire Naji Naaman 2017)
-Le Silence tinte comme l’angélus d’un village englouti, éd. Imprévues, mars 2017
-La Dernière Œuvre de Phidias, suivi de L’Invention de l’absence, Jacques André éditeur, mars 2017.
-Aeonde, éd. La Porte, mars 2017
-La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016
-Labyrinthe des Nuits, suite poétique – Recours au Poème éditeurs, mars 2015
Ouvrages collectifs
– Mots de paiX et d’espérance, textes choisis par Marilyne Bertoncini, ed. Oxybia (à paraître)
– Ephéméride, feuilles détachées, une anthologie, textes choisis par Marilyne Bertoncini, Franck Berthoux et Patrick Joquel, ed. PVST ? 2022 – dont préface
– Antologia Parma, Omaggio in versi, Bertoni ed. 2021
– Mains, avec Christine Durif-Bruckert, Daniel Régnier-Roux et les photos de Pascal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021
– Re-Cervo, in Transes, ouvrage collectif sous la direction de Christine Durif-Bruckert, éd. Classiques Garnier, 2021
-Je dis désirS, textes rassemblés par Marilyne Bertoncini et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021
–Voix de femmes, éd. Plimay, 2020
– Le Courage des vivants, anthologie, Jacques André éditeur, mars 2020
– Sidérer le silence, anthologie sur l’exil – éditions Henry, 5 novembre 2018
– L’Esprit des arbres, éditions « Pourquoi viens-tu si tard » – à paraître, novembre 2018
– L’eau entre nos doigts, Anthologie sur l’eau, éditions Henry, mai 2018
– Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approximatif , 2016
– Anthologie du haïku en France, sous la direction de Jean Antonini, éditions Aléas, Lyon, 2003
Traductions de recueils de poésie
– Aujourd’hui j’embrasse un arbre, de Giovanna Iorio, éd. Imprévues, juillet 2021
– Soleil hésitant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021
– Un Instant d’éternité, Nello Spazio d’un istante, Anne-Marie Zucchelli (traduction en italien) éd ; PVST, octobre 2020
– Labirinto delle Notti (inedito – nominé au Concorso Nazionale Luciano Serra, Italie, septembre 2019)
– Tony’s blues, de Barry Wallenstein, avec des gravures d’Hélène Bauttista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020
– Instantanés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, éditions Imprévues, 2018
– Ennuage-moi, a bilingual collection , de Carol Jenkins, traduction Marilyne Bertoncini, River road Poetry Series, 2016
– Early in the Morning, Tôt le matin, de Peter Boyle, Marilyne Bertoncini & alii. Recours au Poème éditions, 2015
– Livre des sept vies , Ming Di, Recours au Poème éditions, 2015
– Histoire de Famille, Ming Di, éditions Transignum, avec des illustrations de Wanda Mihuleac, juin 2015
– Rainbow Snake, Serpent Arc-en-ciel, de Martin Harrison Recours au Poème éditions, 2015
– Secanje Svile, Mémoire de Soie, de Tanja Kragujevic, édition trilingue, Beograd 2015
– Tony’s Blues de Barry Wallenstein, Recours au Poème éditions, 2014
Livres d’artistes (extraits)
…
Ecrire, c’est résister, ouvrage collectif sur les collages de Ghislaine Lejard, 2022
La Petite Rose de rien, avec les peintures d’Isolde Wavrin, « Bande d’artiste », Germain Roesch ed.
Aeonde, livre unique de Marino Rossetti, 2018
Æncre de Chine, in collection Livres Ardoises de Wanda Mihuleac, 2016
Pensées d’Eurydice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/
Île, livre pauvre avec un collage de Ghislaine Lejard (2016)
Paesine, poème , sur un collage de Ghislaine Lejard (2016)
Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015)
A Fleur d’étang, livre-objet avec Brigitte Marcerou (2015)
Genèse du langage, livre unique, avec Brigitte Marcerou (2015)
Daemon Failure delivery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crognier, artiste graveuse d’Amiens – 2013.
Collaborations artistiques visuelles ou sonores (extraits) –
vidéos visibles sur les chaînes YouTube personnelle
ou des revues Recours au poème et jeudidesmots
– Aub’ombre/Alb’ombra, lecture-performance et chant avec Constantin Vialle, Nantua, 9 juillet 2022
– La Noyée d’Onagawa, lecture-performance – musique avec la violonniste Sophie Allain – festival Journées Poët-Poêt mars 2022 – journées de parole d’Aiglun, août 2020
– Damnation Memoriae, la Damnation de l’oubli, lecture-performance mise en musique par Damien Charron, présentée pour la première fois le 6 mars 2020 avec le saxophoniste David di Betta, à l’ambassade de Roumanie, à Paris.
– Sable, performance, avec Wanda Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depardieu, Nice.
– L’Envers de la Riviera mis en musique par le compositeur Mansoor Mani Hosseini, pour FESTRAD, festival Franco-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the River »
– Performance chantée et dansée « Sodade » au printemps des poètes Villa 111 à Ivry : sur un poème de Marilyne Bertoncini, « L’homme approximatif » , décor voile peint et dessiné, 6 x3 m par Emily Walcker :
l’Envers de la Riviera mis en image par la vidéaste Clémence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Banlieue»
‘Là où tremblent encore des ombres d’un vert tendre » – Toile sonore de Sophie Brassard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf
La Rouille du temps, poèmes et tableaux textiles de Bérénice Mollet(2015) – en partie publiés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/
Préfaces et 4ème de couverture
Appel du large par Rome Deguergue, chez Alcyone – 2016
Erratiques, d’ Angèle Casanova, éd. Pourquoi viens-tu si tard, septembre 2018
L’esprit des arbres, anthologie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novembre 2018
Chant de plein ciel, anthologie de poésie québécoise, PVST et Recours au Poème, 2019
Une brèche dans l’eau, d’Eva-Maria Berg, éd. PVST, 2020
Soleil hésitant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021
Un Souffle de vie, de Claudine Ross, ed . Prolégomènes, 2021
Je dis désirs, anthologie, Pourquoi viens-tu si tard ?, 2021
Ephéméride, feuilles détachées ; anthologie Pourquoi viens-tu si tard ?, 2022
Le Rire de la mouche, Jacques Merceron, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? 2022
Quelques texte de Marilyne Bertoncini :
Le Poète-cormoran
à Tristan Cabral
« Toutes les âmes sont parties de l’âme de l’univers,
et tous les êtres à la fin ne sont qu’un »
Giordano Bruno,
Le Banquet de cendres
Poète cormoran dans les prairies du ciel où s’inverse la mer
corps-mort d’un navire-mémoire trop lourd pour rejoindre l’estran
à jamais l’Étranger – l’innommé – et pourtant mon jumeau
de sable
avec son âme d’eau
partageant un même océan
et ses dunes sans fin comme des vagues blondes
Les ongles des sirènes y sont des os de seiche
Le vent rasant la plage y fait crisser
mille abeilles de silice piquant mes yeux rougis
où se double la mer au rideau trouble de mes cils
Sur l’arête des dunes, les bouquets d’immortelles
se cabrent et les brusques rafales
secouent leurs cheveux secs –
elles pleurent de leur voix de sistre
L’haleine du vent ourle les vaporeux sommets
qui sont des pétales géants
retenant un soleil mouillé
dans le cœur de leur fleur.
Dans mon sang coule encore le froid ciment des dalles
des blockhaus
tombeaux de sirènes échouées
mortes d’avoir aimé des marins interdits.
Triste, depuis toujours je chemine avec toi
car nous suivons un même fil
qui se mêle à d’autres pas –
blessures dans le sable mouillé
Le sentier dans les dunes se couvre de rocailles
et de ruines écroulées où trombe le vent nu
et je me trompe de souvenirs dans la ruche de ma mémoire
Mes lauriers-roses
ton rosier noir
Écrire au fond n’est que construire
une chambre d’échos –
creuser avec toi le tunnel
de ta chambre à la mer
surmonter les naufrages de naissance
La mer est un enfer dont la voix est captée
par les antennes des oyats
et la chaîne des mots dit la chaîne des morts
qui nous retient avec son encre –
corps-mort – corps mourant.
Marilyne Bertoncini, pour les partages de parole d’Aiglun, 21 août 2020.
SIDÉRATION
Un éclat d’étoile m’était entré dans l’œil : On ne parcourt pas sans risque les prairies du ciel.
Et cet éclat crissait de mille sons diaprés sur le fond insonore de ma nuit où il dessinait des buissons de comètes mouvantes comme des posidonies translucides et phosphorescentes dans l’eau claire du demi-sommeil.
La lumière crépitait au cistre de cigales et, dans le souvenir, se mêlait à l’ondulante brume de chaleur qui trouble et double la longue silhouette des pins flottant comme toi dans l’eau de ton sommeil – zébrures parfumées et sonores des arbres à térébinthe dans le soleil de la nuit.
Tu avances – tu flottes-glisses vers la lumière intérieure – elle est douce et palpable comme le pétale d’un drap frais – elle t’attire et t’enveloppe d’une vague claire et palpitante mais, tu sais qu’il faudra traverser la grande nuit qui éteint tout pour l’atteindre – enfin – tout au bout du long voyage.
Il semble que tu dérives en flottant sur les eaux de la nuit. Tu pénètres l’anneau couleur lilas de la madone fluorescente qui protégeait ton fragile sommeil d’enfant : elle t’enveloppe désormais de sa mandorle fluide, son manteau de lumière est mouvante méduse dans le courant du rêve. Elle a la forme de ton œil où pétille l’éclat d’étoile.
Paupières encore closes, tu te demandes si ton globe renversé est blanc comme celui des statues. L’éclat sidéral diffuse à présent dans mes veines le froid métal du matin et les prairies du ciel s’éloignent lentement avec le pépiement des premières mésanges.
Ne pas ouvrir les yeux blessés qui brûlent encore d’une braise d’étoile.
Christine Durif-Bruckert, est enseignante-chercheure en psychologie sociale et en anthropologie à l’Université Lyon 2, et conférencière. Elle écrit de la poésie et contribue à la revue Recours au Poème.
Outre la diffusion d’un grand nombre d’articles dans des revues scientifiques nationales et internationales, elle publie des essais dont Une fabuleuse machine, Anthropologie des savoirs ordinaires sur les fonctions physiologiques, en 1994 chez Anne-Marie Métailié (réédité aux Éditions l’œil Neuf en 2009), La nourriture et nous. Corps imaginaire et normes sociales édité par Armand Colin en 2007, Expériences anorexiques, Récits de soi, récits de soin en 2017 aux Éditions Armand Colin. En 2021, elle coordonne l’ouvrage collectif Transes aux éditions Classiques Garnier.
En poésie, elle publie entre autres aux Éditions du Petit Véhicule, sur des photographies de Pascal Durif, Arbre au vent (2018), le Corps des pierres (2019), puis Mains en coll. avec Marilyne Bertoncini et Daniel Régnier-Roux (2021). Chez Jacques André Éditeur, elle publie Langues en 2018, Les Silencieuses en 2020 et l’anthologie Le courage des Vivants qu’elle coordonne avec Alain Crozier . En 2021, elle publie Courbet, l’origine d’un monde, aux Éditions invenit, collection Ekphrasis, ainsi qu’un monologue poétique Elle avale les levers du soleil, aux Éditions PhB..
Parallèlement, elle poursuit des publications dans diverses revues de poésie, ainsi que des anthologies. Sur cette année 2021, elle a participé aux anthologies suivantes : Dire oui, Janvier 2021 et Rencontrer (Novembre 2021), Terre à ciel (Florence Saint Roch), Je dis DésirS, Jaume Saïs, PVST (2021), Voix Vives 2021, Préface de Maïthé Vallès-Bled, Éditions Bruno Doucey.
Son site est : http://christinedurif-bruckert.com
Quelques uns des textes de Christine Durif-Bruckert
L’amour éperdu
L’amour éperdu
épuise le désir
dérange le silence des fleurs
les paysages d’oiseaux.
L’amour est le poids de tes nuits
épure la gravité de tes plaies
fait monter l’aube dans les branches de l’âme.
La nuit humide se tient debout sous le vent
La pluie
a fait des mares d’eau si abondantes
que tout a failli prendre une allure de désastre
Je t’attendais dans la pâleur d’un matin saugrenu.
On avait chanté
les mélodies de notre affranchissement.
Et pourtant nos yeux se cherchaient.
Minutieusement
j’ai décrit ton visage dans un espace incertain.
J’ai fléchi à tes inconstances douceâtres
l’insatisfait résonnait dans nos pauvres carapaces
d’oiseaux blêmis.
Nos mains s’entretenaient en une danse infinie.
L’orage avait tout juste fini de s’effondrer autour de nous.
Langues, Jacques André éditeur, 2018
Une pluie
sur le sol
tendre
et palpite
tes paupières
lisses
dans l’œil
ta voix
rauque
appelle
le temps.
La gravité
de la lumière
échancre
les parcelles de terre
crevasses tombales
main de chaux
ma peau
leçon de pierre
menace de la pluie
qui bruine
écriture morte
dans les râles du jour
qui brouille.
La poésie traverse les terres froides
se réchauffe aux fumets de l’humus
fabrique les mots errants
légers comme la neige
lorsque s’ouvre ta bouche
et qu’éclate ton désir
à la surface des frissons de pierre.
La poésie coule
dans les pores de la terre mouillée
là où commence le silence.
Audaces intrépides
qui délogent les peurs agrippées
au linceul de tes yeux.
Tu ris.
Tu ris dans la franchise de tes ivresses
au bord du précipice
de tes matins brouillés
où chancellent
à peine
les premières lueurs du printemps.
Noircir
le trait de ton corps
épaissir la figure de tes émois.
Les oiseaux
tournent
chantent
dans le creux
de ta bouche
tracent
le tour de tes lèvres
endroit sensible
du vacarme de tes désirs.
Tu es la terre
sans toi l’histoire se tait
le tonnerre
étouffe ses grondements
tu avales la misère.
Loin
tes yeux
dernier savoir de l’innocence
loin derrière tes branches.
Plus rien ne sort de ta bouche
l’amour a pris feu
tes mains se croisent
sur ce qui brûle encore
les soupières sont chaudes
fument
l’haleine brunit les vitres
dehors est loin
bien au-delà de ton absence
tes soupirs
dedans brûle la terre
de ses terreurs enfermées
de ses morts réveillés
à peine endormis.
Le dedans de soi
au plus loin d’en soi
le dedans d’ici
s’est arrêté de parler
le dedans fait rouler
ses lourdes pierres.
La vie s’éloigne
tu la cherches
elle est déjà loin
là-bas dans les montagnes
rougies par le vent
le battement d’aile des étourneaux.
Je la cherche dans tes yeux
mes os craquent
broyés d’un coup d’aile.
Pour te retrouver
je marcherai longtemps
au cœur des forêts
je me perdrai
sur des sentiers sans vie
pourchassée
par des eaux troubles.
Les eaux sont toujours troubles
lorsque le froid étreint l’air
et ouvre les paupières du sol.
Le corps des pierres, Les éditions du petit véhicule, 2019
Brûlure
vent chaud
tourner autour de l’immensité
des grandes vasques
une porte bat se bat contre le vent
bruit de la porte emporté
dans le vent
hostile
des ouragans
brise le temps
écorche les rocs
la matière volante transporte
les bruits
il claque le vent lorsqu’il traverse le monde
ose la direction de l’oubli
claquent les portes dans la nuit
comme des encoches dans les langues
souffrent le silence
mes mains se dénouent
font un tour tournent le vide
se mouillent à l’orage
et repoussent le temps
la porte tape contre le vent
Inédit
Le silence est entier
la solitude accomplie.
Un silence qui me délivre de ma propre langue.
La mélancolie du jour
retient le temps qui passe
tient prisonnier ce qui fait la vie ici
une lande immense
insolente
peuplée de retours.
Solitude
d’avoir mis le nez dans ce tableau
d’être entrée dans un monde si prodigieux
l’imminence d’une révélation qui ne se produit
que dans l’annonce de ses interruptions
comme un paysage dont les formes changeraient brutalement.
Un centre
perdu de vue
jamais effacé
toujours revient
revient au foyer
à l’endroit du présent
aux aguets de ce qu’il reconnaît
peut-être au-delà de ce que l’esprit peut comprendre.
L’étoffe tressaille encore au souvenir du banquet
nappe blanche
convulsions, froissements charnus
l’ensoleillement de l’heure des siestes.
Les étoiles feront de beaux dessins sous la voute du monde.
Faudrait-il apprendre l’image par cœur au risque que ses coupures ne deviennent
essoufflement
et finissent par oppresser.
Laisser la peau se remplir encore un peu
des secrets d’un réel
qui se refuse à jamais ?
Les images
jamais ne donneront tout ce qu’elles ont à dire
nous abandonnant juste à l’orée du pénétrable.
Brisures
marges qui précèdent le sensible
ce sont là les vrais deuils du regard
ils m’ont poursuivie, me poursuivent comme des songes.
Je m’adosse à l’épaisseur rocheuse du tableau
à sa solidité aveugle.
L’image agit en moi, me parle, me fait divaguer vers ce qui déborde de part en part de l’évidente
visibilité.
Chute
de ce qui soulève nos cœurs
et ne peut parvenir jusque dans les mots
si ce n’est par ces instants lumineux
fugaces et éphémères
moteurs du désir
racines des poèmes.
Mon âme nue
sous le jour pressant
nue sous la lumière.
L’instant, ailleurs
j’ai dépassé les vertiges
la dureté des falaises
les gémissements du vent dans les fractures du temps et les plus grands orages
pour cet abîme-là
pour ce corps consumé.
Le face à face avec le soleil
brûle la rétine
brûle la vision.
La figure rutile, ruisselle
à l’extrême du regard
éclate de ses contradictions.
Saturation.
La lumière se retourne une dernière fois pour ne pas disparaître trop vite dans le réalisme des peaux tendues.
La solitude des peaux tendues
Qui peut raconter cela, dire la trahison d’une si haute joie ?
Serait-ce là l’origine ?
Cette splendeur à peine naissante que je viens juste
de perdre.
Regarder le ciel.
Courbet, l’origine d’un monde , Editions invenit, 2022
Tout en haut
des déserts de neige à couper le souffle
plus loin le calme
quelques ondes de sable.
Le tableau rayonne de ses propres reflets
tient le secret
se dévoile, à peine, au risque de se perdre dans ce que nous ne voyons pas.
Il me met à l’écart
d’un seul trait, ouaté de neige.
La lumière dans mes yeux
Vient-elle du soleil ?
Je sens l’herbe ensoleillée
une légère odeur de brûlé
venu d’un bas de ciel, rougi
bas dans le ciel
tu brilles
ruisselant brûlant
de fleurs et de pierres
le bitume blanchi
qui blanchit la lumière
dans le profond miroir des eaux du monde.
le grand vent des passions
d’où vient-il ?
de ces horizons délabrées
où s’endorment les voix
et les plaisanteries rondes
heurtées au
tissu impénétrable des pierres.
Paysages raturés
Et ce trait qui trace l’horizon
ligne imaginaire sans nom ?
ligne des éclairs, de l’étirement des étoiles
que me veut
ce vide
tout ce vide qui ne parle pas ?
serait-ce le silence
qui s’épaissit
devant mes pas ?
Un nuage de silence.
Ne cherche pas les réponses du côté du désir
lui-même ne sait pas d’où il vient.
……
Les Neiges sont bleues
neiges d’automne
teinte bleue éblouie
vague muette du vent
étoffe sensible
amour du ciel
et
moment du surgissement
lorsque mon regard croise le monde, le frôle et le perd.
Les rêves montent
dans la saveur de souffles obliques.
Une présence
m’éprouve
me convainc
et me prive
s’attarde.
Les ombres d’éclats
de quelques tâches
accrochent la clarté blanche des commencements
et les formes élémentaires de la lumière.
Un moment hors du temps
qui charrie le temps
Neiges bleues, sur un tableau du peintre Jean Imhoff, Lyon (peint en 2020), anthologie Rencontrer, coordonnée par Florence Saint Roch