Yve Bressande, Fractions d’infini, Jacques André éditeur, 2015.

L’avertissement du livre sonne comme un art poétique que nul poète ne saurait dénier : « Et lisser, ajuster, retailler, malaxer, pétrir, intervertir, laisser monter, années après années. Combien d’années ? Onze, douze, un siècle peut-être, la mémoire défaille. »

Chaque poème, ainsi que l’auteur l’annonce, est une maison avec le seuil de la porte de devant et le seuil de la porte de derrière, entre il y a les pièces, chacune aussi dissemblable de l’autre que les chambres de Hauteville House.

D’un mot titre à l’autre, car on entre et on sort à chaque page, le poème est tendu entre. Ce sont cordes qui ne se touchent pas.

Si on les suit, on y trouve des joyaux « Lave-toi dans l’univers coloré des aurores », des pépites « Tend la main à l’ange qu’il se fêle », des éclairs « Bruit de septante-sept mille galaxies / Qui nous protègent des orages du présent », des révélations « C’est toujours de l’herbe qui pousse entre les pavés », des pensées « Le désir du poème c’est comme inventer un tiers / Quelqu’un qui chercherait sa vie dans les cafés », des inquiétudes « Le plafond s’enroule en spirales », des révoltes « Retour sur tes pas  sans tes pas  pieds / Et toi rom qui es-tu / Qui êtes-vous gens du voyage », des stupéfactions /« Ce sera le blanc que l’humain explorera / Le bleu gardera ses lèvres humides / Le vent n’a pas la force de bouger les chaînes »…

« Parler seul n’est pas dire une absence / La solution est de s’y dissoudre »

Mais que signifient ces fractions d’infini, car chaque fraction est à la dimension du tout, « Sous le marteau la fraction d’infini /Qui dans ses voyages / Portera une plaine sans limite » ?

Le poète n’utilise pas les mathématiques pour tenter de sauver le monde « Faire le compte de ce qui reste / Bêtise   absurdité sans limite / À quoi bon puisqu’il faudra recommencer »

D’ailleurs le poète a une idée à propos des commencements « Une grosse bagnole bringuebalante tourne au coin de le rue / Et c’est ainsi que ça a commencé ».

Voici, brièvement, un parcours de lecture d’un livre d’un poète sans limite. Un poète qui n’a cessé d’écrire et de dire. À lire et à entendre !

« Ne pouvant faire qu’elle s’érige dans la parole

  À fond de cale  immensément

   La colère est venue

   Thoracique

   Omniprésente  cage  ventre […]

Georges Chich

Pierre Vieuguet

Né en 1951 à Paris, il a vécu jusqu’en 1976 à Saint-Denis (93), la ville où est né Paul Eluard, puis en Isère près de Grenoble, à Saint-Martin-d’Hères de 1976 à 1980 et Gières de 1981 à 2006. Il vit aujourd’hui à Vinay, ancien pays de vignes, aujourd’hui pays de la noix.

Conservateur des bibliothèques et du patrimoine à Saint-Martin-d’Hères jusqu’en 2011, il a dirigé de nombreuses publications et recherches en histoire en particulier sur l’immigration.

A dirigé depuis sa création en 1985 et jusqu’en 2011, la Maison de la poésie Rhône-Alpes, deuxième maison de la poésie en France. A organisé dans ce cadre des rencontres avec les poètes, un festival de poésie, des ateliers de création, des expositions, une collaboration régulière avec les peintres…

Aujourd’hui coprésident de la Maison de la poésie Rhône-Alpes, il dirige et anime, depuis 1992,  la revue de poésie Bacchanales.

Pierre Vieuguet en lecture

Il a publié :

– en 1988,  L’oratorio pour trois gavroches, musique d’Eric Doucet, joué en 1988 à Saint-Martin-d’Hères, sous la direction de Stéphane Cardon de l’orchestre de Grenoble et à Bègles et Pessac, sous la direction d’Eliane Lavail de l’orchestre de Bordeaux devant plus de 6000 personnes ;

– avec les peintres Bernard Larcher et Guerryam,  les livres d’artistes :  Turbo poésie et Tuffeau et tourbe en 1991 aux éditions Karedys ;

– avec le peintre Chantal Legendre : Ballades d’automne en 2000 aux éditions Les Îles en feuilles et Protis à Prague et Tissages de vie en 2001 aux éditions les Îles en feuilles ;

– avec le peintre palestinien Kamal Boullata, le livre d’artistes Chemins en 2002 ;

avec le peintre Anne-Laure Héritier-Blanc les livres d’artistes,  Levée du fleuve en 2004  et  Présences en 2005.

De nombreux textes en revues et anthologies dont en français et en corse dans Bonanova

N° 22 en 2009 : Tessaturi di vita Scala , Prisenzi

– en 2019, mis en musique et interprêté par Photis Ionatos : Incantations. CD Edition Φ, Bruxelles

Quelques textes de Pierre Vieuguet :

Tissages de vie

Tuffeau  et tourbe

Levé tôt le matin

il entrouvre en silence

la pièce du bas froide

contre la cave

silence de craie

Elle pose sur la table

trois tasses

porcelaine

assiettes en terre

deux verres cerclés de rouge

Il tire de ses mains raides

l’eau glacée et la nuit de puisard

Elle lie à l’abaissée du jour

entre ses mains des fleurs

saveurs précises dans les allées

régulières du jardin

Oubli des guerres pour eux

Fragrances volubiles

Elle met avant le jour

quand la maison sommeille

chemise bleue pour lui

pot de fer émaillé

eau de pluie en ses mots

A l’approche du ciel

passé bien des chemins

s’incisent dans la roche

coupelles d’éphémères

replis pour les oiseaux

des mousses bleues

y soufflent

un vent de pluie

Des navires cuirassés

croisent au large d’Ouessant

silhouettes acier

lentes dans la brume

ombres sur les maisons basses

agrippées à la tourbe

Des femmes ici

redressent chaque jour

des murs de pierres noircies

pour inverser les vents

Souffle le vent des mots

des paroles indécises

le vent des choses

Souffle la caresse

les yeux

le sable

Souffle les gestes

les gens ensemble

rigueurs colère

Sur la place carrée

Au bas des arbres

Souffle

respire contre le vent

goulées de bruine froide

lente respiration debout

Tissages de vie

Chemins

Chemin bleu

vagues nuées sur le val

Chemin blond

cailloux grèves boutons d’or

Chemin de nuit

gorge frisson de peau qui tremble

Chemin de croix blanches et noires

de coupoles d’églises aux quatre vents

Chemin de ton souffle

de ton sang tout chaud

Chemin portes et seuils

tissus ajourés voiles et porcelaine

entre  ombre et lumière

Chemins perdus détours

ton pas qui se retrouve

Sept chemins de sources

Des sourires et des matins de lune

Tissages de vie

Échelle

Échelle du temps

du soleil inversé

reulons des jours

Patience du ciel en toi

stridence des étoiles

dans la nuit qui parle

Tu fais de toi-même

ton élan ton repos

Échelle des combats des murs

Les femmes hurlent et chantent

à détruire les prisons

Tes mains se ferment et s’ouvrent

Tes yeux accordent

Ton pas s’assure et danse

à gravir dans les pierres

le mont qui voit le fleuve et la mer dans les sables

Présences

Écrire

Comme un remous dans l’eau

Comme une feuille de l’hiver

que l’on froisse

du bout des doigts dans la terre

Agenouillée

sur la pierre blanche

au dessus de l’eau

Tout vient comme

un oubli du temps

Aux aguets

tout à son éveil

il élucide les milles tours de l’eau

Ce qui s’inverse hésite

adouci l’arrête des rochers

Alphabet du torrent

long dévidoir de signes

vapeurs des remous

frissons au coin des lèvres

Marchant sans fin

dans le silence

rien  ne s’imagine

que le ciel et la mer

Comme l’eau dorlote tes joues

la pluie désaltère le sable

Repoussées de la main

les pétales et les roses

la vasque d’eau

est miroir des nuages

Les chemins de la ville

sont couverts de poussière

L’eau étale bouge

Les gens passent

versent leurs regards

Chacun attend l’autre

et se connaît à peine

la coupelle attend l’eau

qui épousera son contour

L’enfant tient déjà dans ses mains

le visage et les larmes

de celle qui rêve

d’être enfin réunie

Entrées dans la maison

la porte refermée

l’eau de la fontaine

Converse avec la pluie

                                                        Poème écrit dans le cadre de « Poète à deux têtes »                                                         pour Susana Licheri  et Marie-Christine Rey Août 2005

Parole pour la paix

Pas à pas

tu suis le fleuve

tourne le paysage

la nuit efface le chemin

Son regard

ses mots dans ton cou

la laine qu’elle a mise sur tes épaules

la nuit efface le chemin

Tu hésites

pas une lueur

tout est silence

la nuit efface le chemin

Qui est celui qui veille

au delà des monts

rien ne peut se reconnaître

la nuit efface le chemin

Ni l’arbre

Ni l’ornière

Ni la borne séculaire

la nuit efface le chemin

Levée du fleuve

Elle passage

verres et paroles fragiles

mots affirmés

au cœur des nuages

Elle diaphane

une ombre

Cri rouge

dans le chemin

Elle instant d’avant

sable noir

mousse verte

appel sur le clocher

Elle régulière

dans les sillons

seule sur le talus

bruyant d’oiseaux

Elle mains dans la neige

mitaine à la barrière

descend

vers le fleuve

Elle aronde

courbée dans son élan

à boire

l’air du matin

Elle amoureuse

à reprendre

ses pas sur les berges

au bord de l’eau

Elle figure

ailes tournantes

seule dans la plaine

à s’amuser du vent

Elle mousse

accrochée au rivage

à guetter les remous

et tous les tours de l’eau

Elle lampion

de verdure

à ourler

le lent passage du fleuve

Elle silencieuse

lusaude

brin de laine

caillou serré dans sa poche

Elle circulaire

ravaude

à l’orée du bois

son chemin

Oratorio pour trois gavroches

Romance

Dis-nous la chanson d’un village

ouvrons la porte des blessures

derrière des tours châteaux gardés

des mains liées privées de rêves

une rivière couleurs étranges

frise lumière roseaux noirs sous le vent

l’enfant regarde son pays

Dies Irae

Pays debout

Brisons les tours

Nous voulons des terres

et pas des prisons

Romance Bara

Bara parti loin du village

Colère en lui sourire aux lèvres

pour conjurer toute misère

Donner des biens pendre des terres

Ne craindre rien ne pas mourir

et s’arrêter aux genêts des chemins

Contre eux l’armée toute en guenilles

criait sermon faites la guerre

Serf et seigneur pour le Destin

Gardez châteaux dentelles des maîtres

Viala tenant le bord de l’eau

pour qu’il ne passe la Durance

et qu’un jour son rire te découvre

Viala

Il habitait la rue et courait sous les porches

Des enfants avec lui se moquaient des palais

Il n’avait pas douze ans quand il quitta sa ville

et remonta le cours d’une rivière sauvage

Il faisait doux pourtant et les odeurs du soir

apportaient un message de feuillage d’argent

et de fruits délaissés qui passent les saisons

Ils arrivaient du sud

Rien ne devait changer

Ils ont tiré soudain

le voyant résolu

Il oublia le soir

Les moments de tendresse

Un museau dans son cou

et ce lapin debout qui guettait l’horizon

Stendhal

Grimpé debout

sur une chaise haute

curieux rieur

le nez penché

sur le jardin

J’aperçois des enfants

Noirs et sales

en habits de parade

et tous ces bruits ces coups

ces moments de gaieté

Il regarde sa ville

il voudrait y aller

n’aime pas les tyrans

et se cache à leurs yeux

pour mieux les oublier

Les clubs jacobins

appellent les enfants

sous les arbres un espoir

Écoute ce libraire

en tissus de couleur

sa voix est un écho

à la forêt des livres

Viens chanter avec nous

et jouer avec d’autres

Décidons tous ensemble

un monde merveilleux

Romance

Dis-nous la chanson d’un village

Écris nous les mots d’une histoire

où des enfants dans chaque pays

échangent souvenirs et rêves

Leurs désirs ont passé le temps

Leurs volontés et leurs jeux interdits

Des yeux s’amusent à nous parler

Final

Au-delà d’un jardin d’un regard sur la ville

Tout là-bas vers le sud où  s’arrêtent les terres

des enfants blancs et noirs ont mêlé leurs sourires

et leurs cheveux au vent

Dans la ville du Cap des inconnus se parlent

Les sons des mots s’enchaînent pour ouvrir des visages

Bâtissons des raisons apprenons la patience

des falaises polies par le chemin de l’eau

Échangeons des galets pour faire des paysages

Nous passerons les bornes oubliant les frontières

Nous jouerons la Salsa sur les flûtes de pan

Nous rangerons les armes dans les musées souvenirs

Les peintres sortiront dans chaque rue des villes

Les ailes des oiseaux emporteront nos rêves

nos vols amicaux au souffle des étoiles

et les maisons des gens s’habilleront de lumière

Tu verras dans ses yeux les dentelles d’un monde

où des enfants heureux apprivoisent la vie

Marilyne Bertoncini

Biographie

Enseignante, poète et traductrice (français, italien), codirectrice de la revue numérique Recours au  Poème, à laquelle elle participe depuis 2012, membre du comité de rédaction de la revue Phoenix, collaboratrice des revues Poésie/Première et la revue italienne  Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, consacrée aux femmes invisibilisées de la littérature, elle, anime à Nice des rencontres littéraires mensuelles consacrées à la poésie, Les Jeudis des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com.

Titulaire d’un doctorat sur l’oeuvre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’Isis, de la Femme dans l’oeuvre de Jean Giono,  a été membre du comité de rédaction de la  revue littéraire RSH « Revue des Sciences Humaines »,  Université de Lille III,  et publié de nombreux essais et articles dans diverses revues universitaires et littéraires françaises et internationales : American Book Review, (New-York), Littératures (Université de Toulouse), Bulletin Jean Giono, Recherches, Cahiers Pédagogiques… mais aussi Europe, Arpa, La Cause Littéraire…

Un temps vice-présidente de l’association I Fioretti, chargée de la promotion des manifestations culturelles de la Résidence d’écrivains du  Monastère de Saorge, (Alpes-Maritimes), a monté des spectacles poétiques avec la classe de jazz du  conservatoire et la mairie de Menton dans le cadre du Printemps des Poètes, invité dans ses classes de nombreux auteurs et éditeurs (Barry Wallenstein, Michael Glück…), organisé des ateliers de calligraphie et d’écriture (travaux publiés dans Poetry in Performance NYC University) ,

Ses poèmes (dont certains ont été traduits et publiés dans une dizaine de langues)  en recueils ou dans des anthologies se trouvent aussi en ligne et dans diverses revues, et elle a elle-même traduit et présenté des auteurs du monde entier.

Parallèlement à l’écriture, elle s’intéresse à la photographie, et collabore avec des artistes, plasticiens et musiciens.

Marilyne Bertoncini

Sites :

minotaur/A :  http://minotaura.unblog.fr, jeudidesmots.com,

chaine youtube : https://youtube.com/user/mabepinice

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publications récentes :


Il Libro di Sabbia, Bertoni ed. (à paraître, septembre 2022)

-Aub’ombre/Alb’ombra, (bilingue) photos de Florence Daudé, éd. PVST ? 2022

– La Plume d’Ange, peintures d’Emily Walcker, éd. Chemins de plume, Nice, mai  2022

– XXL..S, ed. L’Atelier du Grand Tétras (avril 2022)

-Son Corps d’ombre, avec des collages de Ghislaine Lejard, éd. Zinzoline, mai 2021

-La Noyée d’Onagawa, éd. Jacques André, février 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021)

-Sable, photos et gravures de Wanda Mihuleac, éd. Bilingue français-allemand par Eva-Maria Berg, éd. Transignum, mars 2019 (NISIP, édition bilingue français-roumain, traduction de Sonia Elvireanu, éd. Ars Longa, 2019)

-Memoria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (premio A.S.A.S 2021 – associazione siciliana arte e scienza)

-Mémoire vive des replis, texte et photos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novembre 2018

-L’Anneau de Chillida, Atelier du Grand Tétras, mars 2018 (manuscrit lauréat du Prix Littéraire Naji Naaman 2017)

-Le Silence tinte comme l’angélus d’un village englouti, éd. Imprévues, mars 2017

-La Dernière Œuvre de Phidias, suivi de L’Invention de l’absence, Jacques André éditeur, mars 2017.

-Aeonde, éd. La Porte, mars 2017

-La dernière œuvre de Phidias –  453ème Encres vives, avril 2016

-Labyrinthe des Nuits, suite poétique – Recours au Poème éditeurs, mars 2015

Ouvrages collectifs

– Mots de paiX et d’espérance, textes choisis par Marilyne Bertoncini, ed. Oxybia (à paraître)

– Ephéméride, feuilles détachées, une anthologie, textes choisis par Marilyne Bertoncini, Franck Berthoux et Patrick Joquel, ed. PVST ? 2022 – dont préface

Antologia Parma, Omaggio in versi, Bertoni ed. 2021

– Mains, avec Christine Durif-Bruckert, Daniel Régnier-Roux et les photos de Pascal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021

Re-Cervo, in Transes, ouvrage collectif sous la direction de Christine Durif-Bruckert, éd. Classiques Garnier, 2021

-Je dis désirS, textes rassemblés par Marilyne Bertoncini et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021

Voix de femmes, éd. Plimay, 2020

Le Courage des vivants, anthologie, Jacques André éditeur, mars 2020

– Sidérer le silence,  anthologie sur l’exil – éditions Henry, 5 novembre 2018

– L’Esprit des arbres, éditions « Pourquoi viens-tu si tard » – à paraître, novembre 2018

– L’eau entre nos doigts, Anthologie sur l’eau, éditions Henry, mai 2018

Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approximatif , 2016

– Anthologie du haïku en France, sous la direction de Jean Antonini, éditions Aléas, Lyon, 2003

Traductions de recueils de poésie

– Aujourd’hui j’embrasse un arbre, de Giovanna Iorio, éd. Imprévues, juillet 2021

Soleil hésitant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021

Un Instant d’éternité, Nello Spazio d’un istante, Anne-Marie Zucchelli (traduction en italien) éd ; PVST, octobre 2020

Labirinto delle Notti (inedito – nominé au Concorso Nazionale Luciano Serra, Italie, septembre 2019)

– Tony’s blues, de Barry Wallenstein, avec des gravures d’Hélène Bauttista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020

Instantanés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure,  éditions Imprévues, 2018

Ennuage-moi, a bilingual collection , de Carol Jenkins, traduction Marilyne Bertoncini, River road Poetry Series, 2016

Early in the Morning, Tôt le matin, de Peter Boyle, Marilyne Bertoncini & alii. Recours au Poème éditions, 2015

Livre des sept vies , Ming Di,  Recours au Poème éditions, 2015

Histoire de Famille,  Ming Di, éditions Transignum, avec des illustrations de Wanda Mihuleac,  juin 2015

Rainbow Snake, Serpent Arc-en-ciel, de Martin Harrison Recours au Poème éditions, 2015

Secanje Svile, Mémoire de Soie, de Tanja Kragujevic, édition trilingue, Beograd 2015

– Tony’s Blues de Barry Wallenstein,  Recours au Poème éditions, 2014

Livres d’artistes (extraits)

Ecrire, c’est résister, ouvrage collectif sur les collages de Ghislaine Lejard, 2022

La Petite Rose de rien, avec les peintures d’Isolde Wavrin, « Bande d’artiste », Germain Roesch ed.

Aeonde, livre unique de Marino Rossetti, 2018

Æncre de Chine, in collection Livres Ardoises de Wanda Mihuleac, 2016

Pensées d’Eurydice, avec  les dessins de Pierre Rosin :  http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/

Île, livre pauvre avec un collage de Ghislaine Lejard (2016)

Paesine, poème , sur un collage de Ghislaine Lejard (2016)

Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015)

A Fleur d’étang, livre-objet avec Brigitte Marcerou (2015)

Genèse du langage, livre unique, avec Brigitte Marcerou (2015)

Daemon Failure delivery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crognier, artiste graveuse d’Amiens – 2013.

Collaborations artistiques visuelles ou sonores (extraits)  –

vidéos visibles sur les chaînes YouTube personnelle

ou des revues Recours au poème et jeudidesmots

Aub’ombre/Alb’ombra, lecture-performance et chant avec Constantin Vialle, Nantua, 9 juillet 2022

La Noyée d’Onagawa, lecture-performance – musique avec la violonniste Sophie Allain – festival Journées Poët-Poêt mars 2022 – journées de parole d’Aiglun, août 2020

Damnation Memoriae, la Damnation de l’oubli, lecture-performance mise en musique par Damien Charron, présentée pour la première fois le 6 mars 2020 avec le saxophoniste David di Betta, à l’ambassade de Roumanie, à Paris.

– Sable, performance, avec Wanda Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depardieu, Nice.

–  L’Envers de la Riviera  mis en musique par le compositeur  Mansoor Mani Hosseini, pour FESTRAD, festival Franco-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the River »

 – Performance chantée et dansée « Sodade » au printemps des poètes  Villa 111 à Ivry : sur un poème de Marilyne Bertoncini, « L’homme approximatif » , décor voile peint et dessiné,  6 x3 m par Emily Walcker  :

l’Envers de la Riviera  mis en image par la vidéaste Clémence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Banlieue»

Là où tremblent encore des ombres d’un vert tendre » – Toile sonore de Sophie Brassard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf

La Rouille du temps, poèmes et tableaux textiles de Bérénice Mollet(2015) – en partie publiés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/

Préfaces et 4ème de couverture

Appel du large par Rome Deguergue, chez Alcyone – 2016

Erratiques, d’ Angèle Casanova, éd. Pourquoi viens-tu si tard, septembre 2018

L’esprit des arbres, anthologie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novembre 2018

Chant de plein ciel, anthologie de poésie québécoise, PVST et Recours au Poème, 2019

Une brèche dans l’eau, d’Eva-Maria Berg, éd. PVST, 2020

Soleil hésitant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021

Un Souffle de vie, de Claudine Ross, ed . Prolégomènes, 2021

Je dis désirs, anthologie,  Pourquoi viens-tu si tard ?, 2021

Ephéméride, feuilles détachées ; anthologie Pourquoi viens-tu si tard ?, 2022

Le Rire de la mouche, Jacques Merceron, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? 2022

Quelques texte de Marilyne Bertoncini :

Le Poète-cormoran

à Tristan Cabral

« Toutes les âmes sont parties de l’âme de l’univers,

et tous les êtres à la fin ne sont qu’un »

Giordano Bruno,

Le Banquet de cendres

Poète cormoran dans les prairies du ciel où s’inverse la mer

corps-mort d’un navire-mémoire trop lourd pour rejoindre l’estran

à jamais l’Étranger – l’innommé – et pourtant mon jumeau

de sable

avec son âme d’eau

partageant un même océan

et ses dunes sans fin comme des vagues blondes

Les ongles des sirènes y sont des os de seiche

Le vent rasant la plage y fait crisser

mille abeilles de silice piquant mes yeux rougis

où se double la mer au rideau  trouble de mes cils

Sur l’arête des dunes, les bouquets d’immortelles

se cabrent et les brusques rafales

secouent leurs cheveux secs –

elles pleurent de  leur voix de sistre

L’haleine du vent ourle les vaporeux sommets

qui  sont des pétales géants

retenant un  soleil mouillé

dans le cœur de leur fleur.

Dans mon sang coule encore le froid ciment des dalles

des blockhaus

tombeaux de sirènes échouées

mortes d’avoir aimé des marins interdits.

Triste, depuis toujours je chemine avec toi

car nous suivons un même fil

qui se mêle à d’autres pas –

blessures dans le sable mouillé

Le sentier dans les dunes se couvre de rocailles

et de ruines écroulées où trombe le vent nu

et je me trompe de souvenirs dans la ruche de ma mémoire

Mes lauriers-roses

ton rosier noir

Écrire au fond n’est que construire

une chambre d’échos –

creuser avec toi le tunnel

de ta chambre à la mer

surmonter les naufrages de naissance

La mer est un enfer dont la voix est captée

par les antennes des oyats

et la chaîne des mots dit la chaîne des morts

qui nous retient avec son encre –

corps-mort – corps mourant.

Marilyne Bertoncini, pour les partages de parole d’Aiglun, 21 août 2020.

SIDÉRATION

Un éclat d’étoile m’était entré dans l’œil : On ne parcourt pas sans risque les prairies du ciel.

Et cet éclat crissait de mille sons diaprés sur le fond insonore de ma nuit où il dessinait des buissons de comètes mouvantes comme des posidonies translucides et phosphorescentes dans l’eau claire du demi-sommeil.

La lumière crépitait au cistre de cigales et, dans le souvenir, se mêlait à l’ondulante brume de chaleur qui trouble et double la longue silhouette des pins flottant comme toi dans l’eau de ton sommeil – zébrures parfumées et sonores des arbres à térébinthe dans le soleil de la nuit.

Tu avances – tu flottes-glisses vers la lumière intérieure – elle est douce et palpable comme le pétale d’un drap frais – elle t’attire et t’enveloppe d’une vague claire et palpitante mais, tu sais qu’il faudra traverser la grande nuit qui éteint tout pour l’atteindre – enfin – tout au bout du long voyage.

Il semble que tu dérives en flottant sur les eaux de la nuit. Tu pénètres l’anneau couleur lilas de la madone fluorescente qui protégeait ton fragile sommeil d’enfant : elle t’enveloppe désormais de sa mandorle fluide, son manteau de lumière est mouvante méduse dans le courant du rêve. Elle a la forme de ton œil où pétille l’éclat d’étoile.

Paupières encore closes, tu te demandes si ton globe renversé est blanc comme celui des statues. L’éclat sidéral diffuse à présent dans mes veines le froid métal du matin et les prairies du ciel s’éloignent lentement avec le pépiement des premières mésanges.

Ne pas ouvrir les yeux blessés qui brûlent encore d’une braise d’étoile.

Christine Durif-Bruckert

Christine Durif-Bruckert, est enseignante-chercheure en psychologie sociale et en anthropologie à l’Université Lyon 2, et conférencière. Elle écrit de la poésie et contribue à la revue Recours au Poème.

Outre la diffusion d’un grand nombre d’articles dans des revues scientifiques nationales et internationales, elle publie des essais dont Une fabuleuse machine, Anthropologie des savoirs ordinaires sur les fonctions physiologiques, en 1994 chez Anne-Marie Métailié (réédité aux Éditions l’œil Neuf en 2009), La nourriture et nous. Corps imaginaire et normes sociales édité par Armand Colin en 2007, Expériences anorexiques, Récits de soi, récits de soin en 2017 aux Éditions Armand Colin. En 2021, elle coordonne l’ouvrage collectif Transes aux éditions Classiques Garnier.

Christine Durif-Bruckert

En poésie, elle publie entre autres aux Éditions du Petit Véhicule, sur des photographies de Pascal Durif, Arbre au vent (2018), le Corps des pierres (2019), puis Mains en coll. avec Marilyne Bertoncini et Daniel Régnier-Roux (2021). Chez Jacques André Éditeur, elle publie Langues en 2018, Les Silencieuses en 2020 et l’anthologie Le courage des Vivants qu’elle coordonne avec Alain Crozier . En 2021, elle publie Courbet, l’origine d’un monde, aux Éditions invenit, collection Ekphrasis, ainsi qu’un monologue poétique Elle avale les levers du soleil, aux Éditions PhB.. 

Parallèlement, elle poursuit des publications dans diverses revues de poésie, ainsi que des anthologies. Sur cette année 2021, elle a participé aux anthologies suivantes : Dire oui, Janvier 2021 et Rencontrer (Novembre 2021), Terre à ciel (Florence Saint Roch), Je dis DésirS, Jaume Saïs, PVST (2021), Voix Vives 2021, Préface de Maïthé Vallès-Bled, Éditions Bruno Doucey.

Son site est : http://christinedurif-bruckert.com

Quelques uns des textes de Christine Durif-Bruckert

L’amour éperdu

L’amour éperdu

épuise le désir

dérange le silence des fleurs

les paysages d’oiseaux.

L’amour est le poids de tes nuits

épure la gravité de tes plaies

fait monter l’aube dans les branches de l’âme.

La nuit humide se tient debout sous le vent

La pluie

a fait des mares d’eau si abondantes

que tout a failli prendre une allure de désastre

Je t’attendais dans la pâleur d’un matin saugrenu.

On avait chanté

les mélodies de notre affranchissement.

Et pourtant nos yeux se cherchaient.

Minutieusement

j’ai décrit ton visage dans un espace incertain.

J’ai fléchi à tes inconstances douceâtres

l’insatisfait résonnait dans nos pauvres carapaces

d’oiseaux blêmis.

Nos mains s’entretenaient en une danse infinie.

L’orage avait tout juste fini de s’effondrer autour de nous.

Langues, Jacques André éditeur, 2018

Une pluie

sur le sol

tendre

et palpite

tes paupières

lisses

dans l’œil

ta voix

rauque

appelle

le temps.

La gravité

de la lumière

échancre

les parcelles de terre

crevasses tombales

main de chaux

ma peau

leçon de pierre

menace de la pluie

qui bruine

écriture morte

dans les râles du jour

qui brouille.

La poésie traverse les terres froides

se réchauffe aux fumets de l’humus

fabrique les mots errants

légers comme la neige

lorsque s’ouvre ta bouche

et qu’éclate ton désir

à la surface des frissons de pierre.

La poésie coule

dans les pores de la terre mouillée

là où commence le silence.

Audaces intrépides

qui délogent les peurs agrippées

au linceul de tes yeux.

Tu ris.

Tu ris dans la franchise de tes ivresses 

au bord du précipice

de tes matins brouillés

où chancellent

à peine

les premières lueurs du printemps.

Noircir

le trait de ton corps

épaissir la figure de tes émois.

Les oiseaux

tournent

chantent

dans le creux

de ta bouche

tracent

le tour de tes lèvres

endroit sensible

du vacarme de tes désirs.

Tu es la terre

sans toi l’histoire se tait

le tonnerre

étouffe ses grondements

tu avales la misère.

Loin

tes yeux

dernier savoir de l’innocence

loin derrière tes branches.

Plus rien ne sort de ta bouche

l’amour a pris feu

tes mains se croisent

sur ce qui brûle encore

les soupières sont chaudes

fument

l’haleine brunit les vitres

dehors est loin

bien au-delà de ton absence

tes soupirs

dedans brûle la terre

de ses terreurs enfermées

de ses morts réveillés

à peine endormis.

Le dedans de soi

au plus loin d’en soi

le dedans d’ici

s’est arrêté de parler

le dedans fait rouler

ses lourdes pierres.

La vie s’éloigne

tu la cherches

elle est déjà loin

là-bas dans les montagnes

rougies par le vent

le battement d’aile des étourneaux.

Je la cherche dans tes yeux

mes os craquent

broyés d’un coup d’aile.

Pour te retrouver

je marcherai longtemps

au cœur des forêts

je me perdrai

sur des sentiers sans vie

pourchassée

par des eaux troubles.

Les eaux sont toujours troubles

lorsque le froid étreint l’air

et ouvre les paupières du sol.

Le corps des pierres, Les éditions du petit véhicule, 2019 

Brûlure

vent chaud

tourner autour de l’immensité

des grandes vasques

une porte bat se bat contre le vent

bruit de la porte emporté

dans le vent

 hostile

des ouragans

brise le temps

écorche les rocs

la matière volante transporte

les bruits

il claque le vent lorsqu’il traverse le monde

ose la direction de l’oubli

claquent les portes dans la nuit

comme des encoches dans les langues

souffrent le silence

mes mains se dénouent

font un tour tournent le vide

se mouillent à l’orage

et repoussent le temps

la porte tape contre le vent

Inédit

Le silence est entier
la solitude accomplie.

Un silence qui me délivre de ma propre langue.

La mélancolie du jour
retient le temps qui passe
tient prisonnier ce qui fait la vie ici

une lande immense
insolente
peuplée de retours.

Solitude
d’avoir mis le nez dans ce tableau
d’être entrée dans un monde si prodigieux

l’imminence d’une révélation qui ne se produit

que dans l’annonce de ses interruptions

comme un paysage dont les formes changeraient brutalement.

Un centre
perdu de vue
jamais effacé
toujours revient
revient au foyer
à l’endroit du présent
aux aguets de ce qu’il reconnaît
peut-être au-delà de ce que l’esprit peut comprendre.

L’étoffe tressaille encore au souvenir du banquet

nappe blanche
convulsions, froissements charnus

l’ensoleillement de l’heure des siestes.

Les étoiles feront de beaux dessins sous la voute du monde.

Faudrait-il apprendre l’image par cœur au risque que ses coupures ne deviennent

essoufflement
et finissent par oppresser.
Laisser la peau se remplir encore un peu

des secrets d’un réel
qui se refuse à jamais ?

Les images
jamais ne donneront tout ce qu’elles ont à dire

nous abandonnant juste à l’orée du pénétrable.

Brisures
marges qui précèdent le sensible
ce sont là les vrais deuils du regard
ils m’ont poursuivie, me poursuivent comme des songes.

Je m’adosse à l’épaisseur rocheuse du tableau
à sa solidité aveugle.
L’image agit en moi, me parle, me fait divaguer vers ce qui déborde de part en part de l’évidente

visibilité.

Chute
de ce qui soulève nos cœurs
et ne peut parvenir jusque dans les mots

si ce n’est par ces instants lumineux

fugaces et éphémères
moteurs du désir
racines des poèmes.
Mon âme nue
sous le jour pressant
nue sous la lumière.
L’instant, ailleurs

j’ai dépassé les vertiges
la dureté des falaises
les gémissements du vent dans les fractures du temps et les plus grands orages
pour cet abîme-là
pour ce corps consumé.
Le face à face avec le soleil
brûle la rétine
brûle la vision.
La figure rutile, ruisselle
à l’extrême du regard
éclate de ses contradictions.
Saturation.

La lumière se retourne une dernière fois pour ne pas disparaître trop vite dans le réalisme des peaux tendues.

La solitude des peaux tendues

Qui peut raconter cela, dire la trahison d’une si haute joie ?

Serait-ce là l’origine ?
Cette splendeur à peine naissante que je viens juste

de perdre.

Regarder le ciel.

Courbet, l’origine d’un monde , Editions invenit, 2022

Tout en haut

des déserts de neige à couper le souffle

plus loin le calme

quelques ondes de sable.

Le tableau rayonne de ses propres reflets

tient le secret

se dévoile, à peine, au risque de se perdre dans ce que nous ne voyons pas.

Il me met à l’écart

d’un seul trait, ouaté de neige.

La lumière dans mes yeux

Vient-elle du soleil ?

Je sens l’herbe ensoleillée

une légère odeur de brûlé

venu d’un bas de ciel, rougi

bas dans le ciel

tu brilles

ruisselant brûlant

de fleurs et de pierres

le bitume blanchi

qui blanchit la lumière

dans le profond miroir des eaux du monde.

le grand vent des passions

d’où vient-il ?

de ces horizons délabrées

où s’endorment les voix

et les plaisanteries rondes

heurtées au

tissu impénétrable des pierres.

Paysages raturés

Et ce trait qui trace l’horizon

ligne imaginaire sans nom ?

ligne des éclairs,  de l’étirement des étoiles

que me veut

ce vide

tout ce vide qui ne parle pas ?

serait-ce le silence 

qui s’épaissit

devant mes pas ?

Un nuage de silence.

Ne cherche pas les réponses du côté du désir

lui-même ne sait pas d’où il vient.

……

Les Neiges sont bleues

neiges d’automne

teinte bleue éblouie

vague muette du vent

étoffe sensible

amour du ciel

et

moment du surgissement

lorsque mon regard croise le monde, le frôle et le perd.

Les rêves montent

dans la saveur de souffles obliques.

Une présence

m’éprouve

me convainc

et me prive

s’attarde.

Les ombres d’éclats

de quelques tâches

accrochent la clarté  blanche des commencements

et les formes élémentaires de la lumière.

Un moment hors du temps

qui charrie le temps

Neiges bleues, sur un tableau du peintre Jean Imhoff, Lyon (peint en 2020), anthologie Rencontrer, coordonnée par Florence Saint Roch

https://www.facebook.com/christine.durif