Biographie
Enseignante, poète et traductrice (français, italien), codirectrice de la revue numérique Recours au Poème, à laquelle elle participe depuis 2012, membre du comité de rédaction de la revue Phoenix, collaboratrice des revues Poésie/Première et la revue italienne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, consacrée aux femmes invisibilisées de la littérature, elle, anime à Nice des rencontres littéraires mensuelles consacrées à la poésie, Les Jeudis des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com.
Titulaire d’un doctorat sur l’oeuvre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’Isis, de la Femme dans l’oeuvre de Jean Giono, a été membre du comité de rédaction de la revue littéraire RSH « Revue des Sciences Humaines », Université de Lille III, et publié de nombreux essais et articles dans diverses revues universitaires et littéraires françaises et internationales : American Book Review, (New-York), Littératures (Université de Toulouse), Bulletin Jean Giono, Recherches, Cahiers Pédagogiques… mais aussi Europe, Arpa, La Cause Littéraire…
Un temps vice-présidente de l’association I Fioretti, chargée de la promotion des manifestations culturelles de la Résidence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Maritimes), a monté des spectacles poétiques avec la classe de jazz du conservatoire et la mairie de Menton dans le cadre du Printemps des Poètes, invité dans ses classes de nombreux auteurs et éditeurs (Barry Wallenstein, Michael Glück…), organisé des ateliers de calligraphie et d’écriture (travaux publiés dans Poetry in Performance NYC University) ,
Ses poèmes (dont certains ont été traduits et publiés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des anthologies se trouvent aussi en ligne et dans diverses revues, et elle a elle-même traduit et présenté des auteurs du monde entier.
Parallèlement à l’écriture, elle s’intéresse à la photographie, et collabore avec des artistes, plasticiens et musiciens.
Sites :
minotaur/A : http://minotaura.unblog.fr, jeudidesmots.com,
chaine youtube : https://youtube.com/user/mabepinice
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publications récentes :
– Il Libro di Sabbia, Bertoni ed. (à paraître, septembre 2022)
-Aub’ombre/Alb’ombra, (bilingue) photos de Florence Daudé, éd. PVST ? 2022
– La Plume d’Ange, peintures d’Emily Walcker, éd. Chemins de plume, Nice, mai 2022
– XXL..S, ed. L’Atelier du Grand Tétras (avril 2022)
-Son Corps d’ombre, avec des collages de Ghislaine Lejard, éd. Zinzoline, mai 2021
-La Noyée d’Onagawa, éd. Jacques André, février 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021)
-Sable, photos et gravures de Wanda Mihuleac, éd. Bilingue français-allemand par Eva-Maria Berg, éd. Transignum, mars 2019 (NISIP, édition bilingue français-roumain, traduction de Sonia Elvireanu, éd. Ars Longa, 2019)
-Memoria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (premio A.S.A.S 2021 – associazione siciliana arte e scienza)
-Mémoire vive des replis, texte et photos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novembre 2018
-L’Anneau de Chillida, Atelier du Grand Tétras, mars 2018 (manuscrit lauréat du Prix Littéraire Naji Naaman 2017)
-Le Silence tinte comme l’angélus d’un village englouti, éd. Imprévues, mars 2017
-La Dernière Œuvre de Phidias, suivi de L’Invention de l’absence, Jacques André éditeur, mars 2017.
-Aeonde, éd. La Porte, mars 2017
-La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016
-Labyrinthe des Nuits, suite poétique – Recours au Poème éditeurs, mars 2015
Ouvrages collectifs
– Mots de paiX et d’espérance, textes choisis par Marilyne Bertoncini, ed. Oxybia (à paraître)
– Ephéméride, feuilles détachées, une anthologie, textes choisis par Marilyne Bertoncini, Franck Berthoux et Patrick Joquel, ed. PVST ? 2022 – dont préface
– Antologia Parma, Omaggio in versi, Bertoni ed. 2021
– Mains, avec Christine Durif-Bruckert, Daniel Régnier-Roux et les photos de Pascal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021
– Re-Cervo, in Transes, ouvrage collectif sous la direction de Christine Durif-Bruckert, éd. Classiques Garnier, 2021
-Je dis désirS, textes rassemblés par Marilyne Bertoncini et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021
–Voix de femmes, éd. Plimay, 2020
– Le Courage des vivants, anthologie, Jacques André éditeur, mars 2020
– Sidérer le silence, anthologie sur l’exil – éditions Henry, 5 novembre 2018
– L’Esprit des arbres, éditions « Pourquoi viens-tu si tard » – à paraître, novembre 2018
– L’eau entre nos doigts, Anthologie sur l’eau, éditions Henry, mai 2018
– Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approximatif , 2016
– Anthologie du haïku en France, sous la direction de Jean Antonini, éditions Aléas, Lyon, 2003
Traductions de recueils de poésie
– Aujourd’hui j’embrasse un arbre, de Giovanna Iorio, éd. Imprévues, juillet 2021
– Soleil hésitant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021
– Un Instant d’éternité, Nello Spazio d’un istante, Anne-Marie Zucchelli (traduction en italien) éd ; PVST, octobre 2020
– Labirinto delle Notti (inedito – nominé au Concorso Nazionale Luciano Serra, Italie, septembre 2019)
– Tony’s blues, de Barry Wallenstein, avec des gravures d’Hélène Bauttista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020
– Instantanés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, éditions Imprévues, 2018
– Ennuage-moi, a bilingual collection , de Carol Jenkins, traduction Marilyne Bertoncini, River road Poetry Series, 2016
– Early in the Morning, Tôt le matin, de Peter Boyle, Marilyne Bertoncini & alii. Recours au Poème éditions, 2015
– Livre des sept vies , Ming Di, Recours au Poème éditions, 2015
– Histoire de Famille, Ming Di, éditions Transignum, avec des illustrations de Wanda Mihuleac, juin 2015
– Rainbow Snake, Serpent Arc-en-ciel, de Martin Harrison Recours au Poème éditions, 2015
– Secanje Svile, Mémoire de Soie, de Tanja Kragujevic, édition trilingue, Beograd 2015
– Tony’s Blues de Barry Wallenstein, Recours au Poème éditions, 2014
Livres d’artistes (extraits)
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Ecrire, c’est résister, ouvrage collectif sur les collages de Ghislaine Lejard, 2022
La Petite Rose de rien, avec les peintures d’Isolde Wavrin, « Bande d’artiste », Germain Roesch ed.
Aeonde, livre unique de Marino Rossetti, 2018
Æncre de Chine, in collection Livres Ardoises de Wanda Mihuleac, 2016
Pensées d’Eurydice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/
Île, livre pauvre avec un collage de Ghislaine Lejard (2016)
Paesine, poème , sur un collage de Ghislaine Lejard (2016)
Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015)
A Fleur d’étang, livre-objet avec Brigitte Marcerou (2015)
Genèse du langage, livre unique, avec Brigitte Marcerou (2015)
Daemon Failure delivery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crognier, artiste graveuse d’Amiens – 2013.
Collaborations artistiques visuelles ou sonores (extraits) –
vidéos visibles sur les chaînes YouTube personnelle
ou des revues Recours au poème et jeudidesmots
– Aub’ombre/Alb’ombra, lecture-performance et chant avec Constantin Vialle, Nantua, 9 juillet 2022
– La Noyée d’Onagawa, lecture-performance – musique avec la violonniste Sophie Allain – festival Journées Poët-Poêt mars 2022 – journées de parole d’Aiglun, août 2020
– Damnation Memoriae, la Damnation de l’oubli, lecture-performance mise en musique par Damien Charron, présentée pour la première fois le 6 mars 2020 avec le saxophoniste David di Betta, à l’ambassade de Roumanie, à Paris.
– Sable, performance, avec Wanda Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depardieu, Nice.
– L’Envers de la Riviera mis en musique par le compositeur Mansoor Mani Hosseini, pour FESTRAD, festival Franco-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the River »
– Performance chantée et dansée « Sodade » au printemps des poètes Villa 111 à Ivry : sur un poème de Marilyne Bertoncini, « L’homme approximatif » , décor voile peint et dessiné, 6 x3 m par Emily Walcker :
l’Envers de la Riviera mis en image par la vidéaste Clémence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Banlieue»
‘Là où tremblent encore des ombres d’un vert tendre » – Toile sonore de Sophie Brassard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf
La Rouille du temps, poèmes et tableaux textiles de Bérénice Mollet(2015) – en partie publiés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/
Préfaces et 4ème de couverture
Appel du large par Rome Deguergue, chez Alcyone – 2016
Erratiques, d’ Angèle Casanova, éd. Pourquoi viens-tu si tard, septembre 2018
L’esprit des arbres, anthologie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novembre 2018
Chant de plein ciel, anthologie de poésie québécoise, PVST et Recours au Poème, 2019
Une brèche dans l’eau, d’Eva-Maria Berg, éd. PVST, 2020
Soleil hésitant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021
Un Souffle de vie, de Claudine Ross, ed . Prolégomènes, 2021
Je dis désirs, anthologie, Pourquoi viens-tu si tard ?, 2021
Ephéméride, feuilles détachées ; anthologie Pourquoi viens-tu si tard ?, 2022
Le Rire de la mouche, Jacques Merceron, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? 2022
Quelques texte de Marilyne Bertoncini :
Le Poète-cormoran
à Tristan Cabral
« Toutes les âmes sont parties de l’âme de l’univers,
et tous les êtres à la fin ne sont qu’un »
Giordano Bruno,
Le Banquet de cendres
Poète cormoran dans les prairies du ciel où s’inverse la mer
corps-mort d’un navire-mémoire trop lourd pour rejoindre l’estran
à jamais l’Étranger – l’innommé – et pourtant mon jumeau
de sable
avec son âme d’eau
partageant un même océan
et ses dunes sans fin comme des vagues blondes
Les ongles des sirènes y sont des os de seiche
Le vent rasant la plage y fait crisser
mille abeilles de silice piquant mes yeux rougis
où se double la mer au rideau trouble de mes cils
Sur l’arête des dunes, les bouquets d’immortelles
se cabrent et les brusques rafales
secouent leurs cheveux secs –
elles pleurent de leur voix de sistre
L’haleine du vent ourle les vaporeux sommets
qui sont des pétales géants
retenant un soleil mouillé
dans le cœur de leur fleur.
Dans mon sang coule encore le froid ciment des dalles
des blockhaus
tombeaux de sirènes échouées
mortes d’avoir aimé des marins interdits.
Triste, depuis toujours je chemine avec toi
car nous suivons un même fil
qui se mêle à d’autres pas –
blessures dans le sable mouillé
Le sentier dans les dunes se couvre de rocailles
et de ruines écroulées où trombe le vent nu
et je me trompe de souvenirs dans la ruche de ma mémoire
Mes lauriers-roses
ton rosier noir
Écrire au fond n’est que construire
une chambre d’échos –
creuser avec toi le tunnel
de ta chambre à la mer
surmonter les naufrages de naissance
La mer est un enfer dont la voix est captée
par les antennes des oyats
et la chaîne des mots dit la chaîne des morts
qui nous retient avec son encre –
corps-mort – corps mourant.
Marilyne Bertoncini, pour les partages de parole d’Aiglun, 21 août 2020.
SIDÉRATION
Un éclat d’étoile m’était entré dans l’œil : On ne parcourt pas sans risque les prairies du ciel.
Et cet éclat crissait de mille sons diaprés sur le fond insonore de ma nuit où il dessinait des buissons de comètes mouvantes comme des posidonies translucides et phosphorescentes dans l’eau claire du demi-sommeil.
La lumière crépitait au cistre de cigales et, dans le souvenir, se mêlait à l’ondulante brume de chaleur qui trouble et double la longue silhouette des pins flottant comme toi dans l’eau de ton sommeil – zébrures parfumées et sonores des arbres à térébinthe dans le soleil de la nuit.
Tu avances – tu flottes-glisses vers la lumière intérieure – elle est douce et palpable comme le pétale d’un drap frais – elle t’attire et t’enveloppe d’une vague claire et palpitante mais, tu sais qu’il faudra traverser la grande nuit qui éteint tout pour l’atteindre – enfin – tout au bout du long voyage.
Il semble que tu dérives en flottant sur les eaux de la nuit. Tu pénètres l’anneau couleur lilas de la madone fluorescente qui protégeait ton fragile sommeil d’enfant : elle t’enveloppe désormais de sa mandorle fluide, son manteau de lumière est mouvante méduse dans le courant du rêve. Elle a la forme de ton œil où pétille l’éclat d’étoile.
Paupières encore closes, tu te demandes si ton globe renversé est blanc comme celui des statues. L’éclat sidéral diffuse à présent dans mes veines le froid métal du matin et les prairies du ciel s’éloignent lentement avec le pépiement des premières mésanges.
Ne pas ouvrir les yeux blessés qui brûlent encore d’une braise d’étoile.